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Dernière modification : 5 novembre 2018

Échanges et circulations dans le champ de l’art
arts du spectacle, arts visuels, littératures

Laetitia ZECCHINI – THALIM
Depuis 2011

 Études de cas / études d’archives (transferts, migrations, hybridations) 

 

L’œuvre plastique et théorique de Sergei Eisenstein, au croisement entre les cultures et les arts : circulations, transferts (Ada Ackerman)

Une première recherche a permis de retracer les liens qu’entretiennent la création et l’art de Sergueï Eisenstein avec l’œuvre d’Honoré Daumier, dans une perspective intermédiale et selon la problématique des transferts culturels (voir Eisenstein et Daumier, des affinités électives, Armand Colin, 2013. Soutenu par TransferS).

Un deuxième volet concerne l’ouvrage Reading with Eisenstein, à paraître aux éditions Caboose Books (Canada). S’appuyant sur les exemplaires personnels d’Eisenstein et leurs annotations, ce volume entend mettre en lumière l’appropriation par celui-ci de pans entiers de la culture mondiale (littérature, esthétique, philosophie, histoire de l’art, histoire du théâtre, anthropologie). Le volume est constitué d’une centaine de textes rédigés par des spécialistes d’Eisenstein du monde entier dont plusieurs doivent être traduits vers l’anglais depuis le français, le russe, l’italien, le portugais.

Un troisième volet est formé par l’ouvrage en cours de rédaction Sergueï Eisenstein et les théories de l’Einfühlung, en collaboration avec Mildred Galland-Szymkowiak (voir le deuxième glossaire).

 

Margaret Bourke-White et la culture soviétique (Ada Ackerman)

Cette recherche concerne les relations entre la photographe Margaret Bourke-White et les artistes soviétiques (cinéastes, photographes, écrivains) et son rôle de passeur entre la culture américaine et soviétique durant les années trente et quarante, y compris sur un plan diplomatique. Plusieurs séjours de recherche ont été effectués dans les archives moscovites (RGALI, RGASPI, GARF) et américaines (Syracuse University Special Collections, Tamiment Library à NYU, Columbia University Archives). Ce projet a donné lieu à la publication de plusieurs articles sur la photographe, entre 2014 et 2016, en plusieurs langues. Des travaux d’approfondissement et d’exploitation des données collectées sont à prévoir afin de terminer ce projet, à travers, idéalement, la publication d’un ouvrage et/ou la tenue d’une exposition sur le sujet.

 

Décloisonner l’histoire du cinéma soviétique (1920-1950) (Valérie Pozner)

Le point commun des différents chantiers est de chercher à décloisonner l’histoire du cinéma soviétique et à montrer l’importance des échanges avec l’extérieur. 

La recherche a d’une part visé à éclairer les circulations de techniques et de techniciens entre l’URSS et les États-Unis, la France et l’Allemagne au tournant des années 1920-1930 dans le cadre de la transition au cinéma parlant et de la mise sur pied d’une production de pellicule autochtone. Ensuite a été investiguée la question des saisies de films et d’équipement à la fin de la Seconde guerre mondiale, et particulièrement l’arrivée du cinéma en couleur, grâce à l’appropriation de la technologie Agfa. Un deuxième volet de la recherche a concerné les rapports centre/périphéries, particulièrement durant la Seconde guerre mondiale et la sortie de guerre (déplacement des studios de Moscou et Leningrad en Asie centrale).

Ces recherches ont donné lieu à la publication de plusieurs articles, et un ouvrage collectif est sous presse : Surmonter la guerre. L’industrie cinématographique soviétique 1939-1949, Moscou, Rosspèn, 2017. (en russe)

 

Histoire du cinéma en Europe (Valérie Pozner, Paola Palma)

Coproductions et réception croisée
Avec Paola Palma (Université de Vérone-THALIM/ARIAS), David Cenek (doctorant THALIM/ARIAS-Université Charles, Prague) et Aliona Sopina (doctorante THALIM/ARIAS), il s’agit d’explorer les échanges cinématographiques dans l’Europe de l’après-guerre entre Est et Ouest, à l’intérieur du bloc de l’Ouest et du bloc de l’Est. Les dimensions institutionnelles, économiques et juridiques seront complétées par des études sur la réception, les circulations de personnels (techniciens, acteurs, réalisateurs), etc. Ces recherches ont permis la tenue du colloque « Les coproductions cinématographiques intra-européennes depuis 1945 » en avril 2016 ; dont les actes sont à paraître aux éditions de l’AFRHC. De nombreuses missions dans les archives à Prague, Kiev, Moscou ou Berlin sont prévues pour étudier les collaborations engagées avec les pays de « nouvelle démocratie » (zones d’influence de l’URSS en Europe à partir de 1945).

Migration des images
Tenue du colloque international « La migration des images en Europe » consacré à la migration des images en Europe jusqu’à 1989 (INHA, 28-29 novembre 2016). 25 participants dont 10 interventions et 2 tables rondes. Projection d’un film récemment retrouvé dans les archives du Gosfilmofond (Three Live Ghosts, G. Fitzmaurice, 1922, unique version connue, remontée par les Soviétiques en 1923, de ce film britannique, première collaboration de Hitchcok au cinéma). Les communications ont fait l’objet de plusieurs publications à l’intérieur de la revue 1895. Revue d’histoire du cinéma.

 

Panoramas et « spectacles de curiosité » (Valérie Pozner, Patrick Désile)

La catégorie juridique du « spectacle de curiosité » est définie négativement : elle recouvre tous les spectacles qui ne sont pas reconnus comme des théâtres : panoramas, spectacles optiques, cirque, café-concert, fête foraine, marionnettes… Le séminaire « Le panorama : variations, transferts, rémanences » co-organisé à l’INHA envisage ces spectacles dans leur complexité et dans la diversité des relations qu’ils nouent avec les autres arts. L’objectif de ce projet de recherche est de poser un regard historien sur ces spectacles, investiguer les sources disponibles, leurs liens avec la littérature (l’écrivain comme saltimbanque), en se focalisant particulièrement sur la période charnière 1860-1920.

 

Le cinéma hollywoodien et les autres cinématographies (Jean-Loup Bourget)

La recherche sur les transferts culturels à l’œuvre entre le cinéma hollywoodien et les autres cinématographies a bénéficié de deux missions du Labex TransferS à New York (2014 et 2015). La première a été consacrée à des recherches sur King Vidor au Film Study Center du MoMA, recherches qui ont contribué à la publication de l’ouvrage King Vidor de Jean-Loup Bourget et Françoise Zamour (Vrin, 2016). La seconde a été l’occasion d’une conférence sur l’œuvre américaine de Jean Renoir devant les doctorants de Yale. Les résultats de cette recherche ont par ailleurs fait l’objet de plusieurs publications, parmi lesquelles l’ouvrage collectif Cinématismes : la littérature au prisme du cinéma (dir. Jacqueline Nacache et Jean-Loup Bourget, Peter Lang, 2012), l’ouvrage personnel Cecil B. DeMille, le gladiateur de Dieu (PUF, 2013) et une contribution sur La Femme sur la plage de Renoir dans l’ouvrage collectif A Companion to Jean Renoir (Wiley-Blackwell, 2013). L’ouvrage Cinéma et peinture est à paraître au Bord de l’eau courant 2017 (soutenu par TransferS). Enfin un ouvrage sur Rebecca, premier film américain du cinéaste d’origine britannique, s’interroge sur la question de l’auteur, en examinant la genèse du film et les contributions respectives du réalisateur, du producteur (Selznick), de l’auteure du roman-source (Daphné du Maurier), de l’auteur de l’adaptation radiophonique (Welles), des divers collaborateurs, mais aussi du modèle de Jane Eyre de Charlotte Brontë et de la tradition du female Gothic ; il s’attache aussi à montrer comment Rebecca se relie à l’œuvre anglaise, trop méconnue, du cinéaste (courant 2017).

Un nouveau projet poursuivra la réflexion sur l’hybridation mutuelle entre cinéma et peinture au fil du XXe siècle, notamment à partir des rapports complexes entre Hitchcock et le peintre Edward Hopper. Plusieurs articles et communications ont déjà été consacrés à divers aspects de cette question. Une mission à New York a eu lieu en 2017 pour des recherches à l’Université de New York, au MoMA, au musée Metropolitan et au musée Whitney.

 

Évangéliser et photographier le monde (Didier Aubert)

Le projet initial, portant sur l´archive photographique rassemblée par l´Église méthodiste nord-américaine au Chili au début du XXe s., approche « l´Empire américain » sous l´angle de la culture visuelle institutionnelle (image et science, image et publicité, image et tourisme). Il a nécessité un travail de recherche au long cours (bibliothèque nationale du Chili, Library of Congress, Burke Library à Columbia, archives de l’Église méthodiste). En 2016, d’autres sources ont été consultées à l’Université Northwestern et au Musée de la Photographie de Pachuca (Mexique). Chaque étape a donné lieu à des communications dans des colloques nationaux et internationaux. Une session « photographie et missions » a été organisée à l’Université de Southampton (juin 2014) et l’atelier « Ever-Widening Horizon » a été monté aux archives méthodistes (Drew University, juin 2015). Des financements supplémentaires (Programme Material Economies of Religion in the Americas) ont permis de continuer le travail sur les photographies méthodistes dans les archives de la Fondation Rockefeller (juin 2017).

Ce travail s’est diversifié vers un deuxième axe de réflexion autour de la circulation de la photographie dans les Amériques. Il a notamment donné lieu à une publication dans Transatlantica (« ‘Life in a small town’ : Milton Rogovin au Chili ») et à une série de conférences au Mexique (Musée d’Art de Sinaloa).

Les deux axes du projet ont été présentés dans des colloques (Université De Montfort à Leicester, Université de Lyon), des conférences (Université de Sinaloa), et des séminaires (ARIAS, Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines d’UVSQ), etc. L’exploration des archives sera poursuivie, avec notamment une mission à Drew University, en vue de la rédaction d’un ouvrage Methodist Photography in Chile, 1890-1960.

 

Modernisme postcolonial / Penser à partir de l’Inde (Laetitia Zecchini)

Il s’agit, à travers l’étude de plusieurs corpus poétiques, d’archives peu connues ou inédites (petites revues, manuscrits, etc.), mais aussi de nombreux entretiens avec écrivains et artistes indiens, d’étudier la manière dont la modernité en Inde résulte de traductions entre formes, langues et affiliations multiples. Il s’agit aussi de repenser certaines catégories comme « modernité », « histoire littéraire », « littérature mondiale », « cosmopolitisme », voire même « littérature » à partir du contexte indien.

L’œuvre bilingue (anglais-marathi) et multiforme d’Arun Kolatkar (1931-2004) tout comme l’art et la littérature de Bombay ont constitué un terrain d’exploration privilégié de cette modernité. Après avoir fait paraître la traduction du recueil Kala Ghoda Poems de Kolatkar dans la collection Poésie/Gallimard en 2013, ce travail sur Kolatkar a abouti à l’ouvrage Arun Kolatkar and Literary Modernism in India, Moving Lines (Bloomsbury, 2014, poche 2016. Avec le soutien de TransferS), qui constitue la première monographie sur ce poète, rendue possible par de nombreuses missions en Inde (Bombay, Allahabad, Pune).

À partir de 2014, lancement avec Anjali Nerlekar (Rutgers) d’un projet interdisciplinaire sur « Les mondes de Bombay » qui entend explorer à partir de mémoires, essais, documents écrits et visuels et nombreux entretiens avec éditeurs, artistes et écrivains les différentes cultures artistiques, littéraires et linguistiques de Bombay et les différents mondes créatifs (publicité, arts visuels, édition, théâtre, musique, etc.) qui ont rendu possible l’effervescence artistique après l’indépendance. En 2017 est paru un double numéro spécial de la revue Journal of Postcolonial Writing, “The Worlds of Bombay Poetry” sur le sujet. Ces travaux sur l’Inde ou à partir de l’Inde contribuent à élargir les généalogies souvent occidentalocentrées du modernisme, à dessiner une histoire qui est à la fois « singulière » et connectée, et à pluraliser ou réinventer certaines notions ou catégories données comme paradigmatiques. Voir en particulier la journée d’étude « Penser à partir de l’Inde » et le numéro spécial de la revue Littérature (04/2016) qui en est issu.

En 2017 ont eu lieu des recherches sur de nouvelles archives inédites à Bombay et dans un fonds récent constitué à Cornell, et un colloque international sur « The Locations of (World) Literature : Perspectives from Africa and South Asia » avec Francesca Orsini (SOAS, ERC « Multilingual Locals ») dont les actes sont à paraître dans le Journal of World Literature

 

 

Représentation filmée des mythes dogons (Catherine Papanicolaou)

Les missions de Jean Rouch (1917-2004) en pays dogon sont étudiées dans le cadre plus général d’une anthologie critique et contextuelle de l’œuvre filmique, inscrite dans l’histoire de l’Afrique occidentale du XXe siècle, avec une mise en perspective des tensions qui y sont repérables : dimension visionnaire d’une Afrique en mutation autour des indépendances du milieu du siècle, en résonance avec les travaux de Georges Balandier, et composante imaginaire d’une Afrique traditionnelle en résonance avec les travaux de l’école de Griaule qui privilégiait la dimension ésotérique (au travers de l’étude des mythes, des cosmogonies) à la dimension sociale. Identification des emprunts à la littérature ethnographique française de l’époque, articulations avec la sociologie contemporaine et les études dites post coloniales.

Ce travail a donné lieu à une première publication dans la revue 1895 de l’association française de recherche sur l’histoire du cinéma, « Tensions dans l’œuvre cinématographique de Jean Rouch entre représentation visionnaire d’une Afrique en mutation et restitution de l’imaginaire d’une Afrique traditionnelle » parution n°83 (2017). Il sera poursuivi et approfondi pour l’écriture d’un ouvrage qui situera la production de Rouch dans les mouvements contemporains de recomposition de l’ethnologie française au travers des deux grands courants de pensée, structuralisme et sociologie dynamique.

 

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