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Transferts culturels 2016-2017
Pays germaniques
18 novembre 2016
Pour une histoire critique de la philologie
Islam Dayeh, Berlin : Arabic as a « Living Organism ». Jurjī Zaydān (1861-1914) and the Pathology of Language
By the end of the nineteenth, thinking about languages in organicist, evolutionary terms had spread throughout the world. Romanticism, in its various forms, had metamorphosed into evolutionary thought, and philology was rediscovered as biology. Central to the evolutionary perspective was the notion that language is an organism whose development and transformation are subject to natural laws. Although we know so much about this important chapter in European intellectual history, we know far less about the resonance of romantic and evolutionary thought beyond Europe, where struggles against European colonialism engendered movements of cultural revival and gave romanticism and evolutionary thought a distinctive local character. My presentation sheds some light on the local conditions and dynamics that made thinking about language in evolutionary terms not only possible, but productive, in the Arab east. It considers the role of the Lebanese writer, novelist and historian Jurjī Zaydān (1861-1914), who was most probably the first to view « Arabic as a Living Organism ».
Pascale Rabault-Feuerhahn, Paris : La langue comme objet de transfert culturel : ou comment les études orientales affectent les langues qu’elles étudient, et vice-versa
Curieusement, le changement de statut que subit une langue quand elle devient objet d’étude dans un pays étranger est très rarement interrogé. En général on s’intéresse plutôt à la manière dont la culture exprimée dans la langue étrangère est perçue et reçue dans le contexte d’accueil. Tout se passe comme si la langue, formant système, était considérée comme un donné, objectif et inaliénable, qui ne serait donc pas affecté par le passage d’un contexte à l’autre.
Par opposition, cette intervention montrera que la définition de certaines langues comme objets des études « orientales » en Occident s’accompagne d’enjeux épistémologiques importants, et que l’approche en termes de transferts culturels offre de nombreux outils pour les analyser. Le statut acquis par les langues « orientales » en Europe peut, en premier lieu, être analysé en fonction du cadre institutionnel et épistémologique dans lequel leur étude se déploie ; mais il importe tout autant d’interroger la manière dont ce nouveau statut détermine en retour l’identité, notamment sociale, de la discipline et de ses acteurs.