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Transferts culturels 2016-2017
Pays germaniques
24 février 2017
Empire ottoman et Europe centrale : contacts linguistiques
Branka Ivusic, Halle : A manuscript as a locus of multiple language contact
The presentation will focus on the manuscript A.F. 437 in the Austrian National Library. It is an Ottoman multiple-text manuscript, a so called mecmua, and contains more than 300 individual texts not only in Ottoman-Turkish, Arabic and Persian but also in German, Hungarian, Latin and a variety of Central South Slavonic. Moreover the “European” language samples consist for the most part of Lutheran religious texts. All of them were written in Arabic characters and by one hand only, supposedly by the anonymous compiler, who was very likely a convert to Islam. As will be shown by the examination of its linguistic and codicological features the mecmua was most probably produced in the late 16th century borderlands of the Ottoman and Hapsburg Empires, i.e. Hungary or the Western Balkans. Although it is a quite exceptional case of scripts, languages and manuscript cultures in contact, being “European” and “Oriental” at the same time, the examination of its genesis and function can shed some light on intellectual and cultural exchange in one of the most interesting contact areas of the Early Modern Period.
David do Paço, Paris : Quelle(s) langue(s) pour les relations austro-ottomanes ? L’exemple de Vienne au XVIIIe siècle
Si les relations austro-ottomanes au XVIIIe siècle se révèlent être un terrain fertile pour l’étude de la commensurabilité entre mondes chrétien et musulman, la question de la langue ne saurait s’y limiter à considérer la construction d’un savoir orientaliste et à mesurer la qualité des interprètes et de leur formation. Malgré leur volonté de paraître omniprésents, les interprètes ne régulent qu’une petite partie des échanges entre sujets de l’Empereur et du Sultan. Une étude des papiers des administrations du commerce, de la diplomatie et de l’Académie orientale laisse apparaître un monde dans lequel l’intermédiation n’est pas toujours nécessaire ou souhaitée. Cette présentation tachera de présenter les différentes formes d’interaction linguistique entre Impériaux et Ottomans, de formuler une hypothèse expliquant le choix d’une langue plutôt qu’une autre ou celui de passer par un interprète alors que les interlocuteurs peuvent se comprendre dans une même langue. Enfin, nous nous interrogerons sur la spécificité du caractère polyglotte des relations austro-ottomanes dans le contexte de sociétés impériales par elles-mêmes déjà marquées par le plurilinguisme.