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Dernière modification : 26 novembre 2018

Intraduisibles

Barbara CASSIN – Centre Léon Robin
Depuis 2012

 Intraduisibles des 3 monothéismes

La traduction des textes sacrés
Compliquer l’universel

 

Les séminaires et réunions de travail, tant en France qu’aux États Unis, nous permettent de tester la faisabilité d’un Dictionnaire des intraduisibles des trois monothéismese (deux éditions, française et anglaise).

Nous menons deux types de réflexion simultanément :

  • une réflexion sur le rapport entre chacun de ces textes et la traduction : quel est à chaque fois le rapport à la langue de révélation (traduction verticale), aux langues de gloses ou de commentaires et à la diversité des langues (traduction horizontale) ?

  • une réflexion sur un certain nombre de mots-clefs présents dans ces textes, autour desquels chacun d’entre eux s’enroule et sans lesquels il ne serait pas lui-même. Nous tentons alors de les mettre en rapport, non pour opérer une quelconque concordance des valeurs, mais pour en comprendre les propriétés singulières, y compris dans leur polysémie et l’évolution de leur sens.

 

 

Invitation du Pr. Souleymane Bachir Diagne

Invité du labex TransferS, décembre 2012 - janvier 2013

Le séminaire du Pr. Diagne, intitulé « Les cultures et la traduction : un ‘universel latéral’ ? », a comporté une recherche particulière sur les traductions du Coran. Il a posé la question du rapport à la langue de révélation, et par là à la traduction. Que signifie qu’un texte révélé en langue humaine traduit la parole divine ? Et qu’implique cette première traduction, verticale, lorsqu’il s’agit de traduire horizontalement dans d’autres langues humaines qui ne sont pas celle, sacrée, de la réception du divin ? Dans le cas du Coran, que signifie son caractère « inimitable » ? Inimitabilité, est-ce la même chose qu’intraduisibilité ? A quelles politiques de la traduction (surveillance, censure, etc.) ces questions conduisent-elles ?

 

Dix ans d’intraduisibles

Novembre 2014, Centre Pompidou, CNRS, NYU in Paris, ENS Ulm, CNL : colloque international « Philosopher en langues. Dix ans d’intraduisibles »

La session « Les intraduisibles des trois monothéismes », avec Jean-Christophe Attias, Adi Ophir, Jean-François Courtine et Souleymane Bachir Diagne (et, comme discutants, notamment Anca Vasiliu, Constantin Sigov et Chu Xiaoquan)

Cette session a fait le point de manière très concrète sur le rapport que chacune des religions du livre entretient avec la langue de révélation, le statut des commentaires, gloses et interprétations, et les traductions en vernaculaires. Les grandes scansions et les premières entrées que doit couvrir un Dictionnaire des intraduisibles des trois monothéismes ont été recensées et explorées.

Dans la publication Philosopher en langues, les intraduisibles en traduction (dir. Barbara Cassin, Éditions Rue d’Ulm, 2014) sont parus deux premiers articles, rédigés à partir d’une seule langue et d’un seul livre sources, mais en visant la possibilité d’une comparaison linguistique et thématique : « Chariah » d’Ali Benmakhlouf (en arabe et en français), et « Erev Rav » de Assaf Tamari (en hébreu et en français).

 

Traduction des livres sacrés et invention des vernacualaires

Séminaires de travail fermés, en rapport avec l’exposition « Après Babel, traduire »

En 2013, nous avons ciblé deux questions : l’émergence de la notion de traduction (par différence avec la glose, l’interprétation etc), et la naissance des vernaculaires. Avec l’aide de conservateurs comme Annie Berthier (Livres de parole. Torah, Bible, Coran, BNF, 2005), nous avons commencé à explorer la manière de « montrer », via manuscrits et éditions, le rapport différent à la traduction qu’entretient chaque monothéisme.

En 2015, lors du séminaire où sont intervenus notamment A. de Libera, J.-F. Courtine, C. Korall, P. Borgeaud, R. Shaer, S. Bachir Diagne, nous avons voulu dresser un plan, au sein d’un si vaste et si violent sujet, respectueux d’une faisabilité réelle, sous forme d’une première cartographie des thématiques et des massifs terminologiques à mettre en travail.

4 massifs, et 12 entrées, sont à présent en cours de rédaction et font l’objet d’échanges, tant entre spécialistes d’un même texte et d’une même tradition qu’entre spécialistes de textes et de traditions différents. Soit :

  1. Nommer Dieu (El, Elohim ; Deus/theos ; Allah, les beaux noms)
  2. Le livre en sa/ses langues (Torah ; Bible, scriptura, évangile ; Coran, Islam)
  3. Le rite (Shabat ; Dimanche ; Vendredi)
  4. Dedans/dehors (Dar, hégire ; Goy, am, eden, élection ; Eglise, païen/chrétien, laïc, hérésie).

 

En 2016, ces réunions ont donné lieu à deux événements publics, à l’occasion de l’inauguration de l’exposition « Après Babel, traduire » (voir le projet Babel ou l’éloge de la traduction) :

 

Depuis 2016

Atelier Comment dit-on l’autre – Torah, Bible, Coran ?, IMéRA, 4-5 octobre 2017

 

Workshop Judaism – Christianity – Islam : Untranslatables and Crossovers, Cogut Institute for the Humanities, Brown university, 11-13 octobre 2018. Ce workshop s’est ouvert avec une conférence publique de Barbara Cassin : « Untranslatables as a Method »

 

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