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Dernière modification : 20 juillet 2018

ARCHETHNO
Archivage des enquêtes ethnographiques, revisite et valorisation

Florence WEBER – CMH
2014-2016

  Sommaire  

 Bilan 2015

La mise au propre des données ethnographiques issues d’une enquête collective terminée (Alzheimer 2003-2005) et d’une enquête collective en cours (TraPsy 2011-2016) s’est achevée. Elle a permis de préciser un protocole de « mise au propre » qui ne peut être pleinement suivi qu’une fois achevées les enquêtes exploratoires. Pour chaque ethnographe, mettre au propre ses « carnets de bord » et ses fiches de « cas » et de « contextes » pour les déposer suppose trois conditions :

  1. Avoir identifié l’organisme susceptible de les recevoir en dépôt ou en donation, centre d’archives ou bibliothèque universitaire, et s’être assuré que cet organisme était désireux d’en assurer la conservation matérielle (papier, support informatique…) ;
  2. Avoir terminé une première phase, personnelle ou collective, de publication des résultats de l’enquête (thèse soutenue, article ou ouvrage publié, exposition physique ou numérique…) ;
  3. Considérer les matériaux obtenus comme susceptibles de faire l’objet d’une utilisation scientifique par un tiers : contrôle des résultats par un jury de thèse, par un comité de rédaction de revue ou un directeur de collection d’ouvrages ; intégration des « cas » produits et analysés par l’ethnographe dans un protocole d’analyse statistique ; revisite d’un terrain ethnographique, qu’il s’agisse du « cas » ou du « contexte » de production des cas. Seule la revisite peut être l’occasion – sous certaines conditions – d’une édition numérique d’une partie des données ethnographiques sans restriction de consultation, sur le modèle de la publication en ligne des matériaux ethnographiques collectés par Spencer & Gillen entre 1875 et 1912 (http://spencerandgillen.net/).

 

Les données ethnographiques sont doublement des données personnelles : elles impliquent la vie privée des personnes enquêtées et celle de l’ethnographe. Leur usage scientifique est donc soumis à deux conditions : que leur intérêt pour la science soit suffisant ; que cet usage ne mette en danger aucune des personnes concernées. La question reste ouverte de savoir à quel niveau devrait être organisé le « comité des sages » apte à en juger. Ce sont par ailleurs des données qui ont un coût et une valeur économique et sur lesquelles les enquêtés et les enquêteurs ont des droits. Leur coût inclut le coût de leur production (le temps de l’enquête pour les enquêteurs et les enquêtés), le coût de leur mise en forme, le coût de leur conservation, le coût de leur mise à disposition. Leur valeur économique est largement imprévisible. Tout contrat concernant des données personnelles doit donc comporter une clé de répartition des coûts et des droits économiques, qui reste à négocier au cas par cas en attendant une réflexion juridique internationale poussée.

L’ouvrage de photographies The Walls Don’t Speak a permis d’avancer la réflexion déontologique sur les données personnelles (lien vers la présentation de l’ouvrage) ; il donnera lieu à une exposition PSL en 2017. Les archives des enquêtes Alzheimer et de la partie photographique des enquêtes TraPsy, financée par la Chaire Handicap psychique et décision pour autrui, feront l’objet d’une donation à la Bibliothèque de l’École normale supérieure. Leur numérisation protégée est en cours de réalisation par l’équipe du labex TransferS en lien avec la Bibliothèque et le Centre d’accès sécurisé aux Données (CASD). Une formation spécifique aux aspects juridiques des données ethnographiques (DocSoc) a été mise en place à PSL en 2015-2016 (lien vers la formation sur le site PSL). Enfin, un projet d’édition numérique de données ethnographiques conservées au MuCem et aux Archives nationales est en préparation au CMH avec l’aide de l’Ecole nationale des Chartes.

Les enquêtes collectives TraPsy sont entrées dans leur phase de standardisation grâce à un financement de l’IRESP, sous la responsabilité scientifique de Gaëlle Giordano et Valérie Lemasson, qui vise l’établissement d’un questionnaire standardisé sur les déterminants sociaux des trajectoires des patients de la psychiatrie. Plusieurs thèses issues de ces enquêtes, dont l’animation scientifique a été financée par la Chaire Handicap psychique et décision pour autrui, seront soutenues dans les deux années à venir :

  1. sous la direction de Florence Weber, celles de Pauline Blum (adolescents issus de milieux aisés à Paris), Hervé Heinry (enfants des classes populaires dans l’Ouest de la France), Samuel Neuberg (transformations du marché du travail) ;
  2. sous la direction d’Agnès Gramain et Florence Weber : Jingyue Xing (politique départementale de tarification des établissements et services) ;
  3. sous la direction d’Alain Ehrenberg : Julien Bourdais (transformations du champ de la psychiatrie) ;
  4. sous la direction de Laurent Willemez : Julie Minoc (le procès des tutelles).

 

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