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Dernière modification : 2 octobre 2018

Transferts culturels 2017-2018

Pays germaniques

 

16 février 2018

L’histoire de l’art centre-européenne

 

Pascal Dubourg-Glatigny (Paris-Berlin) et Jérôme Bazin (Créteil) : Les échanges artistiques dans l’Europe communiste, 1945-1989

Cette intervention présentera l’ouvrage collectif Art beyond Borders qui regroupe 35 contributions portant sur des échanges artistiques dans l’Europe communiste de 1945 à 1989. Considérant aussi bien la trajectoire d’un artiste ou d’une oeuvre que des moments de rencontre officiels ou informels, le livre montre l’intensité et la complexité des circulations, entre l’Est et l’Ouest mais aussi entre les pays communistes. Il nous donne ainsi l’occasion de découvrir de nombreuses formes inattendues d’échanges matériels et immatériels et de réfléchir à la perception des divisions et recompositions spatiales, à l’étanchéité et à la perméabilité des catégories artistiques et politiques.

 

Anna Pravdová (Prague) : Les artistes tchèques en France pendant la Seconde Guerre mondiale

La période qui s’étend de la signature des accords de Munich, jusqu’à la fin de la guerre, marqua la fin de l’ « âge d’or » des relations culturelles entre la Tchécoslovaquie et la France. Durant ces années noires, les liens qui avaient pu se nouer sur la scène artistique de l’entre-deux-guerres se défirent en partie. Les artistes tchèques présents sur le territoire français rentrèrent souvent dans le mutisme ou dans un isolement forcé ; certains durent partir, changer plusieurs fois de terre d’accueil. Aussi avons-nous décidé de concentrer notre travail sur quelques-uns pour lesquels nous sommes parvenue à réunir des documents ou des témoignages et qui, par la diversité de leurs parcours, donnent une idée de ce que put être la vie des artistes tchèques et slovaques en France durant la guerre. Certains d’entre eux, qui avaient trouvé refuge dans la Maison de la culture tchécoslovaque, créée à Paris à l’initiative du peintre Adolf Hoffmeister, furent arrêtés par les autorités françaises en septembre 1939. Ils furent emprisonnés pendant plusieurs mois à la prison de la Santé et internés dans différents camps avant de pouvoir s’enfuir aux États-Unis. Cette période fut également marquée par la participation de plusieurs artistes tchèques à des manifestations en faveur de leur pays désormais occupé, puis par leur engagement aux côtés de leur pays d’accueil. Quelques-uns s’engagèrent comme volontaires dans l’Armée tchécoslovaque qui se forma à Agde, dans le Sud de la France et, après sa dissolution, rejoignirent la résistance locale. D’autres choisirent de rester dans la zone occupée, comme ce fut le cas d’Edita Hirschová, dite Tita, qui intégra le groupe surréaliste clandestin La Main à plume et prit une part active à l’aventure collective jusqu’à son arrestation et sa déportation, en tant que juive, en juin 1942.
Les parcours des artistes tchèques qui travaillèrent et séjournèrent en France, durant la période étudiée, furent extrêmement variés. De même, l’impact de ce séjour sur leur œuvre fut ressenti de façon diverse. Au moment où les recherches les plus audacieuses allaient de paire avec un certain retour à l’ordre, chacun choisit sa voie, avec des répercussions plus ou moins durables sur la suite de son travail. Certains laissèrent de côté les recherches formelles pour se consacrer à une œuvre engagée, de facture plus « académique ». Pour d’autres, le séjour fut par contre marqué par une évolution radicale de leur peinture vers les tendances les plus modernes alors présentes à Paris.

 

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