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Dernière modification : 2 octobre 2018

Transferts culturels 2017-2018

Pays germaniques

 

6 avril 2018

Athènes, à elle-même étrangère

 

Yannis Tsiomis (Paris) : 1833, Fondation d’Athènes : Transferts de technologies, de techniques et d’arts urbains

Cette intervention concerne les transferts culturels en matière d’urbanisme. Les transferts se font de plusieurs manières et à travers plusieurs types de « techniques », de machines ou d’idées. Parfois par « distillation » : une innovation s’introduit et apporte des changements qui bouleversent des pans de la production et des usages « traditionnels » sans toucher de manière immédiate les fondements de la société qui importe les modèles. Mais parfois les transferts visent la rupture. Délibérément et résolument. C’est le cas de la fondation d’Athènes, ville capitale de l’État néohellénique au début des années 1830. L’introduction de nouvelles techniques et formes en urbanisme par des architectes et ingénieurs allemands, français et certains Grecs répondent à cette exigence de rupture brutale avec les anciennes formes ottomanes, non seulement pour rendre la ville digne du nouvel État mais pour changer les modes et les cultures d’habiter. Rendre Athènes « une affaire artistique européenne », comme dira l’architecte bavarois Leo von Klenze.

 

Marie-Elisabeth Mitsou (Paris) : Vecteurs de la politique culturelle allemande en Grèce (1873-1974)

Depuis la fondation de l’Institut Archéologique Allemand (DAI) à Athènes, dix ans après l’abdication du roi bavarois Othon, et de l’École Allemande d’Athènes (DSA) en 1898, l’action des institutions culturelles en Grèce est devenue un champ privilégié d’affrontement entre Français et Allemands dans le domaine de l’archéologie et des lettres classiques et modernes. Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, l’Institut Scientifique Allemand (DWI) sous la direction du germaniste Rudolf Fahrner a réitéré les projets d’hégémonie culturelle allemande dans le pays occupé par les puissances de l’Axe et le premier « Institut Goethe pour la promotion de la langue allemande à l’étranger », fondé à Athènes le lendemain de la Guerre civile grecque, a su développer une politique culturelle au-delà des méthodes de l’Académie Allemande de l’avant-guerre et du Ministère des Affaires étrangères de la République Fédérale d’Allemagne. À partir de deux ouvrages collectifs sur les transferts culturels germano-grecs et la mémoire collective des conflits politiques (Kambas/Mitsou, Hellas verstehen. Deutsch-griechischer Kulturtransfer im 20. Jahrhundert, 2010 ; Die Okkupation Griechenlands im Zweiten Weltkrieg. Griechische und deutsche Erinnerungskultur, 2015) nous interrogerons la fonction et les activités des institutions culturelles allemandes en Grèce depuis les années 1870 jusqu’à la fin de la dictature des colonels, en mettant l’accent sur les périodes de crise.

 

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