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Dernière modification : 2 octobre 2018

Transferts culturels 2017-2018

Pays germaniques

 

13 octobre 2017

Les échanges culturels franco-vietnamiens

 

Nguyễn Giáng Hương (Paris) : Le Vietnam colonial à la Bibliothèque nationale de France

Du fait d’un siècle de colonisation, la France possède la plus importante documentation existante au monde sur le Vietnam colonial. La Bibliothèque Nationale de France offre un ensemble particulièrement riche : manuscrits, cartes, photographies mais surtout imprimés. Le développement de l’édition en quôc ngu et l’instauration par Paul Boudet, directeur des Archives et des bibliothèques de l’Indochine, du dépôt légal spécifique vont accroître considérablement les entrées d’ouvrages vietnamiens : 12 000 ouvrages vont arriver entre 1922 et 1954. Ces collections témoignent de la naissance d’un Vietnam moderne, du point de vue intérieur du pays. Aujourd’hui, un projet de portail numérique France-Vietnam est en préparation pour compléter les nombreuses initiatives de numérisation concertée, menées par la Bibliothèque nationale de France et ses homologues étrangères afin de contribuer à la réunification numérique de patrimoines dispersés (bibliothèque numérique du patrimoine francophone, portail des bibliothèques du Levant, portail France-Chine, parmi d’autres). 

 

Thanh-Van Ton-That (Créteil) : Ky Dong, Les amours d’un vieux peintre aux îles Marquises : une pièce de théâtre francophone du bout du monde à l’orée du siècle

Cette pièce retrouvée a été publiée en 1989 et mise en scène par des lycéens à Papeete. De facture classique, écrite en alexandrins dans un français impeccable, elle est à mi-chemin entre le pastiche et le canular littéraire tout en étant très proche de la réalité biographique (les dernières années délurées de la vie de Gauguin).
Laissons parler l’auteur, Vietnamien célèbre dans son pays d’origine, exilé pour ses activités politiques anticolonialistes et ami de Gauguin : « Je ne prétends pas avoir inventé cette comédie qui est plutôt une farce et dont le sujet et les personnages sont absolument authentiques — Réellement, l’histoire que j’ai écrite ici est arrivée à un vieux peintre ; à part quelques scènes, je n’ai fait que reproduire une des aventures galantes sans avoir eu recours à mon imagination. »
Et son éditeur, Jean-Charles Blanc présentant cette « pochade » :« Ses talents de journaliste pamphlétaire témoignent de son sens de l’humour. Il était par ailleurs parfaitement conscient de son état physique. S’il en souffrait, il n’en avait nullement honte. Le délabrement physique était chose courante aux Marquises de la Belle Époque. Lors des beuveries que dirigeait Gauguin dans la Maison du Jouir, on peut penser que quelques scènes de cette pièce furent répétées. Quand on connaît l’esprit des Marquesans, ils se seraient facilement amusés de cette comédie, ainsi que les vieux colons soulards, amis de Gauguin. »

 

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