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Génétique éditoriale de la première modernité 2017-2018
ITEM
De l’édition critique à l’analyse de corpus
Responsables : Anne Réach-Ngô (Univ. de Haute-Alsace, Institut universitaire de France) et Richard Walter (ITEM)
Dates et lieu :
- première séance le mercredi 8 novembre
- puis un jeudi par mois
- de 15h à 17h
- salle de conférence ou salle 159, ITEM-CNRS site Pouchet, 59/61 rue Pouchet 75017
Il est fréquent que la circulation des textes sous forme manuscrite et imprimée – avant, pendant et après leurs divers processus de publication – entraîne, notamment aux XVIe et XVIIe siècles, des réécritures, augmentations et reconfigurations de l’œuvre littéraire. Appréhender les spécificités de la genèse de ces œuvres produites avant l’ère du livre industriel présuppose dès lors de penser conjointement, et dans un processus non nécessairement linéaire, l’étape de la mise en texte et celle de la mise en livre. Si l’hypothèse d’une génétique textuelle sans brouillons d’auteur (A. Grésillon, B. Beugnot, M. Jeanneret, P. Dandrey), de même que celle d’une génétique éditoriale (J.-M. Adam, R. Mahrer, V. Nicollier-Saraillon), ont déjà nourri l’étude des textes modernes, l’analyse du statut de la « variante éditoriale », et de ce qu’on pourrait appeler un « brouillon d’éditeur » (A. Réach-Ngô), mérite d’être posée spécifiquement en ce qui concerne les périodes dites « anciennes ».
L’étude des pratiques modernes d’édition numérique offre à ce questionnement des perspectives inédites. Quelles méthodes et quels outils les humanités numériques viennent-elles apporter pour mettre au jour la place du document imprimé dans la genèse de l’œuvre de la première modernité, non pas comme une étape qui suivrait l’élaboration du texte, après le bon à tirer, mais comme une composante à part entière du processus génétique ? comment travailler sur la visibilité des variantes éditoriales d’un même texte ? quels repérages ? quelle granularité de l’annotation ? comment en restituer la dimension visuelle ? comment tracer le partage des autorités entre auteur et éditeur, de même qu’entre les différents acteurs (traducteur, compilateur, illustrateur, correcteur, imprimeur, libraire, infographiste, éditeur numérique, webmaster...) qui participent à l’élaboration de l’œuvre ?
Au cours de sa première année, en 2016-2017, le séminaire « Génétique éditoriale de la première modernité » s’est attaché à analyser la dynamique éditoriale qui caractérise la publication des recueils collectifs de poésie au XVIe siècle. Il s’agissait d’examiner dans quelle mesure le réagencement des recueils d’une réédition à l’autre mettait en jeu une réflexion sur la définition de l’œuvre littéraire de la première modernité prise dans sa globalité (cohérence du volume, composition et ordre des pièces, ajout et suppression de pièces lors des rééditions, unification des éditions par des procédés typo-iconographiques, etc.). On a interrogé les conditions de publication numérique de recueils poétiques qui se caractérisent par une réactualisation régulière lors de leurs rééditions.
Cette année, l’accent sera mis sur la mise en réseaux des pièces poétiques de ces recueils et sur la manière d’en rendre compte au sein d’une édition critique. Dans quelle mesure l’encodage numérique des textes permet-il de rendre lisibles et interrogeables les variantes textuelles apparues lors des rééditions des pièces en divers recueils ? comment la prise en considération des variantes permet-elle d’éclairer la circulation des pièces d’un recueil à l’autre ? dans quelle mesure le changement de perspective, du recueil à la pièce, nécessite-t-il la production de nouveaux outils adaptés à l’exploitation des corpus complexes ?
Pour nourrir un tel champ d’interrogations, les conférenciers invités proposeront des analyses sur comment les modalités de publication qu’ils ont adoptées dans leurs différents projets d’édition numérique contribuent à replacer les textes de la première modernité dans la singularité de leurs dispositifs de communication. Plus largement, ce séminaire visera à dégager et à approfondir les problématiques induites par ces questionnements, et à constituer un réseau de chercheurs susceptible de s’impliquer dans un projet de recherche consacré à la publication numérique des variantes éditoriales de la première modernité.
Programme
Mercredi 8 novembre 2017
Anne Réach-Ngô et Richard Walter – De l’édition critique d’une œuvre à l’analyse d’un corpus complexe
Jeudi 7 décembre 2017
Marie-Luce Demonet (Université de Tours, CESR) – Comment traiter les recueils ? L’exemple des Discours non plus mélancoliques que divers (1547-1556), attribués à Elie Vinet
Jeudi 18 janvier 2018
Bruno Bureau (Université Jean Moulin Lyon 3) – Les enjeux de la collection numérique Hyperdonat
Jeudi 15 mars 2018
Anne Réach-Ngô et Richard Walter – Les Thresors de la Renaissance. La production d’une bibliothèque numérique sous Omeka envisagée comme outil de recherche
Jeudi 12 avril 2018
Delphine Denis (Université Paris-Sorbonne) – Éditer L’Astrée d’Honoré d’Urfé (1607-1628). Philologie et humanités numériques
Jeudi 17 mai 2018
Claude Bourqui (Université de Fribourg) – Quelles éditions pour quels lecteurs ? L’exemple des Nouvelles Nouvelles et du Parnasse réformé
Jeudi 14 juin 2018
Conclusions