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Dernière modification : 11 octobre 2018

Génétique éditoriale de la première modernité 2018-2019

ITEM

Transmettre en ligne les corpus de la première modernité : modes exploratoires et expériences de visualisation

Responsables : Anne Réach-Ngô (Univ. de Haute-Alsace, Institut universitaire de France) et Richard Walter (ITEM)

Dates et lieu :

  • première séance le mardi 6 novembre
  • un jeudi par mois
  • de 15h à 17h
  • ITEM-CNRS site Pouchet, salle de conférence ou salle 159 (59/61 rue Pouchet 75017) ou ENS, bâtiment Jaurès (29 rue d’Ulm, 75005)

 

Il est fréquent que la circulation des textes sous forme manuscrite et imprimée – avant, pendant et après leurs divers processus de publication – entraîne, notamment aux XVIe et XVIIe siècles, des réécritures, augmentations et reconfigurations de l’oeuvre littéraire. Appréhender les spécificités de la genèse de ces oeuvres produites avant l’ère du livre industriel présuppose dès lors de penser conjointement, et dans un processus non nécessairement linéaire, l’étape de la mise en texte et celle de la mise en livre. Si l’hypothèse d’une génétique textuelle sans brouillons d’auteur (A. Grésillon, B. Beugnot, M. Jeanneret, P. Dandrey), de même que celle d’une génétique éditoriale (J.-M. Adam, R. Mahrer, V. Nicollier-Saraillon), ont déjà nourri l’étude des textes modernes, l’analyse du statut de la « variante éditoriale », et de ce qu’on pourrait appeler un « brouillon d’éditeur » (A. Réach-Ngô), mérite d’être posée spécifiquement en ce qui concerne les périodes dites « anciennes ».

L’étude des pratiques modernes d’édition numérique offre à ce questionnement des perspectives inédites. Quelles méthodes et quels outils les humanités numériques viennent-elles apporter pour mettre au jour la place du document imprimé dans la genèse de l’oeuvre de la première modernité, non pas comme une étape qui suivrait l’élaboration du texte, après le bon à tirer, mais comme une composante à part entière du processus génétique ? comment travailler sur la visibilité des variantes éditoriales d’un même texte ? quels repérages des structures ? quelle granularité de l’annotation ? comment restituer la dimension visuelle du document ? comment tracer le partage des autorités entre auteur et éditeur, de même qu’entre les différents acteurs (traducteur, compilateur, illustrateur, correcteur, imprimeur, libraire et maintenant éditeur numérique, infographiste, webmaster...) qui participent à l’élaboration de l’oeuvre ?
Au cours de ses deux premières années, le séminaire de « Génétique éditoriale de la première modernité » a mis l’accent sur l’identification des difficultés que pose à l’édition critique la publication de ces corpus littéraires complexes : choix d’une édition-pivot ou maintien d’une pluralité d’éditions de référence ; traçabilité des remaniements au cours des rééditions ; circulation au sein de corpus à géométrie variable de textes qui participent à une intertextualité mouvante ; restitution de l’impact des mutations de l’actualité éditoriale de la première modernité, etc. Les présentations de projets (base de données, bibliothèques et corpus numériques, éditions en XML-TEI) ont contribué à enrichir les discussions, mettant en évidence des similarités dans les différentes démarches analytiques, éditoriales, techniques et numériques.

La troisième année de ce séminaire voudrait faire porter l’attention sur les modalités d’exploration et les procédés de visualisation de ces corpus dont les nouvelles technologies viennent renouveler les voies d’accès. Destinées à des utilisateurs diversifiés, tant chercheurs que « simples » lecteurs, les ressources numériques actuellement produites se définissent notamment par leurs choix méthodologiques et ergonomiques (architecture des sites et structuration de l’information, modalités d’interrogation, visualisation par réseaux ou par graphes, recours au multimédia, enrichissement dynamique par le lecteur). Ces stratégies de communication et de valorisation concourent ainsi à redéfinir l’objet édité, sa lecture et son exploitation scientifique, construisant une représentation nouvelle des corpus de la première modernité. Le séminaire s’intéressera ainsi à la manière dont ces projets assurent et renouvellent la transmission de ces corpus anciens dont les caractéristiques structurelles (variabilité, modularité, construction en réseaux) sont loin d’être étrangères à la culture numérique. 

 

 

Programme

 

Mardi 6 novembre 2018 (centre Pouchet)
Anne Réach-Ngô et Richard Walter
Introduction du séminaire

Mardi 4 décembre 2018 (ENS, salle Jean Jaurès)
Catherine Gaullier-Bougassas (Université de Lille, IUF) et Elena Koroleva (Université de Rouen)
L’Alexandre de Vasque de Lucène et l’imprimé d’Antoine Vérard. Projet scientifique et édition numérique

Mardi 15 janvier 2019 (centre Pouchet)
Marina Buzzoni (Università Ca’ Foscari Venezia)
Digital Marco Polo

Mardi 19 février 2019 (centre Pouchet)
Louise Amazan (Bibliothèque nationale de France) et Marie-Claire Thomine (Université de Lille)
Facétie et Humanités numériques

Mardi 26 mars 2019 (ENS, salle 235B)
David Fiala (CESR, Université de Tours)
Le programme Ricercar, un environnement numérique en musicologie

Mardi 14 mai 2019 (centre Pouchet)
Arnaud Laborderie (Bibliothèque nationale de France)
« Livres enrichis et médiation numérique »

Mardi 4 juin 2019, 9h-18h
Journée d’étude « Circulation des écrits littéraires de la Première Modernité et humanités numériques »
Organisée par l’équipe éditoriale des « Joyeuses Inventions » (appel à contributions disponible sur le carnet de recherches La Roue à livres)

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