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Dernière modification : 23 mars 2015

Métaphysiques comparées

Philippe DESCOLA – LAS
2013

  Sommaire  

 Résumé

Dans un monde dont l’unité et l’homogénéité métaphysique se resserrent en permanence, l’anthropologie demeure l’une des rares disciplines intellectuelles prêtes à reconnaître que la « réalité » a été appréhendée à travers des concepts très divers, et peut toujours être prise en charge en des termes différents de ceux qui sont devenus dominants. Cette mise à distance de nos catégories fondamentales était déjà sensible dans la réaction d’un informateur Canaque à l’une des questions de Maurice Leenhardt (« L’esprit ? Bah, vous ne nous avez pas apporté l’esprit. Ce que vous nous avez apporté, c’est le corps »), et c’est toujours celle qui est à l’œuvre dans le travail des anthropologues à propos de concepts fondamentaux comme ceux de nature, de culture, de vérité et de liberté. Et pourtant, en dépit de sa pertinence critique, et y compris lorsqu’elle s’approche des préoccupations de la philosophie en discutant ces notions, l’anthropologie reste à l’écart des discussions menées à l’intérieur de cette discipline, ou dans le domaine de la philosophie comparée. Ces débats philosophiques se déroulent en effet le plus souvent sans véritablement prendre en considération (y compris après la « déconstruction de la métaphysique occidentale ») d’autres formes de pensée, et les effets en retour qu’elles pourraient avoir sur la tradition occidentale, comme si cette dernière se suffisait à elle-même. Que peut-on attendre d’une anthropologie qui s’engagerait dans la production de concepts (post-) philosophiques ? Que deviendrait la philosophie en intégrant ces concepts (et donc en cessant d’être entièrement « grecque ») ? En quoi le dispositif comparatif est-il essentiel à ce projet ?

 

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