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Dernière modification : 3 avril 2017

Marqueurs de changement de topique de discours

Michel CHAROLLES – Lattice
2014-2016

  Sommaire  

 Bilan

Le financement alloué nous a permis d’organiser deux rencontres de travail à l’ENS en septembre 2014 et en septembre 2016 pour, respectivement, mettre en place le projet, et ensuite faire le bilan des travaux effectués et de leurs prolongements. Afin de maintenir le contact entre les participants et de faciliter les échanges entre ces deux rencontres, nous avons ouvert un site (plateforme Pydio dédiée au projet) sur lequel nous avons déposé des articles et ressources documentaires.

 

Les travaux ont porté sur les marqueurs de topique du discours et plus spécialement sur les marqueurs de digression (comme, en français : d’ailleurs, par ailleurs, toujours est-il que, en tout cas, à ce propos, entre parenthèses, ….) qui sont moins connus que les marqueurs de relations rhétoriques (concessifs, consécutifs, justificatifs, additifs, …) sur lesquels on dispose d’un grand nombre d’études synchroniques et diachroniques dans beaucoup de langues.

S’il ne faisait guère de doute, dès la mise en place du projet, qu’il convenait de ménager une place à part aux expressions signalant un changement de topique de discours, dans les taxinomies de marqueurs pragmatiques, il a paru très vite que beaucoup de points restaient encore à préciser sur la façon dont ces expressions pouvaient être sous-catégorisées. Une autre question qui se pose, au plan théorique, avec les topiques de discours locaux (mis à jour à chaque étape de l’avancée du discours) et globaux (à l’échelle de séquences plus larges comme les paragraphes) est de savoir s’ils induisent des structures spécifiques différentes des structures rhétoriques, ou si les regroupements qui semblent s’opérer à ce niveau ne sont pas plutôt des effets dérivés (« by product ») des structures rhétoriques, et des chaînes de référence.

Pour ce qui est marqueurs de changement de topique du discours, les analyses du fonctionnement d’expressions comme d’ailleurs, par ailleurs, toujours est-il que ou à (ce) propos (de) que nous avons menées dans le projet montrent que ces expressions signalent des opérations « basiques » d’ouverture, de maintien ou de fermeture de topiques en cours, mais pas seulement. On le voit bien avec d’ailleurs et par ailleurs : les deux marqueurs introduisent une séquence digressive, mais d’ailleurs prend facilement en plus, et depuis très longtemps, une valeur justificative, contrairement à par ailleurs qui ne s’est développé comme locution qu’à la fin du XIXe siècle, et ne garde que le trait digressif.

Ces différences apparaissent bien également au travers des comparaisons interlangues qui constituaient un volet important du projet. Sur cet aspect nous avons recueilli auprès d’informateurs-linguistes, des données sur l’emploi de par ailleurs, d’ailleurs, à propos et au fait dans une douzaine de langues de l’Europe de l’Ouest. Les réponses couvrent l’anglais, l’allemand, l’italien, le portugais, le polonais, le danois, le finnois, le grec, le roumain, et le hongrois. Ces données font apparaître des proximités (et différences) d’expression qui sont très intéressantes et elles confortent en partie les hypothèses formulées dans le projet sur le fait que, dans les langues prises en compte, les marqueurs de changement de topique proviennent fréquemment d’expressions liées à l’espace ainsi qu’à l’additivité et l’altérité.

 

Le projet nous a permis de bien avancer sur les marqueurs de (changement de) topique de discours. Nous avons pu mener, comme prévu, des études en synchronie et en diachronie sur le français et en comparaison avec d’autres langues. Ces études ont déjà débouché ou vont déboucher à brève échéance sur des présentations dans des colloques et des publications dans des revues internationales à comité de lecture

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