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Le commerce du poivre
Jean TRINQUIER – AOrOc
2017
- Présentation, p1
- Le colloque, p2
Le colloque
Organisé à l’ENS du 23 au 25 novembre 2017, le colloque « Le poivre, de l’Antiquité à l’époque moderne : un luxe populaire ? » a réuni 14 intervenants, dont 4 collègues issus d’établissements universitaires étrangers (États-Unis, Grande-Bretagne, Italie, Portugal), ainsi qu’un nombreux public, qui a pris une part active aux débats.
L’objectif de ce colloque était d’une part d’approfondir la notion de « luxe populaire », qui semblait s’appliquer assez bien au cas du poivre noir, au moins à certaines époques, d’autre part de multiplier les comparaisons entre les périodes, de façon à repérer les moments de changements importants dans l’organisation de la production, dans les circuits de commercialisation, et enfin dans la géographie et la sociologie de la consommation du poivre, ou plutôt des différents poivres, puisqu’il s’agissait aussi d’entrer dans le détail des espèces, des variétés et des origines géographiques. L’ambition était de réunir un ensemble de contributions esquissant un essai d’histoire globale du poivre et de sa circulation dans la longue durée, qui est un phénomène majeur dans l’histoire culturelle des transferts entre Orient et Occident.
Sur tous ces points, les différentes interventions comme les discussions nourries auxquelles elles ont donné lieu ont permis d’élargir sensiblement la base documentaire, par exemple en incluant les données nouvelles de l’archéobotanique ou en abordant la question des sources en langue tamoule, d’approfondir l’intégration des données, et de préciser la chronologie de certains changements – par exemple celle du remplacement du poivre long par le poivre noir, que la Collection hippocratique permet d’entrevoir et de mieux cerner. Le colloque a permis de mesurer concrètement tout le bénéfice que l’on peut retirer de la pratique systématique de la comparaison, une comparaison que les participants ont décidé de poursuivre et d’approfondir, car la tâche est immense, la voie encore peu pratiquée, et il reste énormément de choses à faire. Le colloque a surtout permis de faire émerger d’autres interrogations, des questionnements nouveaux, par exemple l’utilisation du poivre comme monnaie d’échange. Alors que l’appel à communications mettait l’accent sur le repérage des moments de transformation et de basculement, les interventions et les discussions ont également montré la nécessité d’étudier de façon plus fine les articulations entre les différents espaces régionaux, entre marchés internes et marchés interrégionaux, en prenant également en compte des régions moins étudiées, comme l’Afrique orientale.
Au terme du colloque, nous espérons avoir posé les bases d’une histoire globale du poivre, que les organisateurs travaillent maintenant à transformer en ouvrage collectif.
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