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Écrire avant Rome
Marie-Laurence HAACK – AOrOc
Depuis 2014
BEIGE
Base Épigraphique Italie, Gaule, Espagne
Le recensement des inscriptions passe par l’élaboration de la base de données BEIGE. Cette base a vocation à permettre le stockage, l’interrogation et l’alimentation des données (supports, contextes de chaque forme d’écriture, connaissance de chaque type d’emplacement, avec des indications sur les écritures et les alphabets utilisés), et bénéficie de l’existence de deux bases de données antérieures :
- la base EPIPOLES sur les inscriptions funéraires étrusques d’Italie, réalisée sous la direction de Marie-Laurence Haack (Université de Picardie Jules Verne / AOrOc) dans le cadre d’un programme ANR (2005-2009)
- la base BDD-Ibère sur les inscriptions paléohispaniques dans le Nord-Est de la péninsule Ibérique et le Sud de la Gaule, réalisée par Coline Ruiz-Darasse (CRNS / Ausonius).
Ainsi envisagée, la base de données BEIGE a pour particularité majeure de proposer un recensement centralisé à l’échelle du monde préromain, les autres bases de données existantes se contentant de répertorier les inscriptions d’une langue ou d’une zone particulière.
Équipe
- Domaine étrusque et italique :
- Marie-Laurence Haack (UPJV / TRAME / AOrOC)
- Flavia Morandini (post-doctorante IdEx UB / Ausonius ; précédemment post-doctorante TransferS / AOrOc)
- Domaine ibérique :
- Coline Ruiz Darasse (CNRS / Ausonius)
- Domaine ombrien et sabellique :
- Edoardo Middei (Univ. Tor Vergata / ANR CAECINA)
- Conception, structuration et réalisation :
- Agnès Tricoche (CNRS / labex TransferS)
Structure
Pour réaliser la fusion des deux bases de données antérieures, Agnès Tricoche s’est dans un premier temps chargée de la conception, de la structuration et de la réalisation graphique de la nouvelle base BEIGE, ainsi que de l’harmonisation des données et listes de valeurs préexistantes (langues et écritures en particulier) issues des bases originelles. Pour compléter, elle a mené un travail de rationalisation de certaines données (telles que le lieu de découverte, associé à son géoréférencement) et a intégré un important lot d’images, créant pour chacune d’elles un système d’indexation jusqu’ici inexistant.
Données
Grâce à ses possibilités de recherche multicritères, cette base constitue un préalable à l’étude des phénomènes de contact linguistique (et donc du changement, de l’acquisition, de la koinèisation, de l’appropriation), l’étude des processus d’interaction entre contexte social, contexte politique et contexte d’énonciation dans lesquels se produisent ces phénomènes de contact et le rôle du langage dans les structures identitaires collectives. Le classement et l’analyse des informations, ainsi que la prise en compte des noms personnels, des termes ethniques et des toponymes, permettent de présenter des avancées plus précises et mieux documentées de phénomènes comme la variation et la fluidité des contacts, le rôle et la durée des interactions, l’importance des représentations et des attitudes linguistiques qui peuvent influencer les pratiques, éléments auxquels les travaux récents de la sociolinguistique nous invitent à porter attention.
Partie étrusque et italique
Flavia Morandinia bénéficié depuis le 1er janvier 2016 de quatre missions pour la relecture, la correction, la vérification des inscriptions enregistrées et l’intégration des inscriptions étrusques publiées récemment. Elle s’est occupée de l’enregistrement de 46 inscriptions étrusques nouvelles, publiées dans les Studi Etruschi LXVII (2014). Chaque fiche comprend au moins deux images : une pour le support, l’autre pour le calque de l’inscription ainsi que les différentes interprétations de lecture proposées. Elle a également fait une relecture systématique des inscriptions de la tombe cai cutu de Pérouse, intégrées suivant la version proposée par Etruskische Texte. Editio minor (2014). Enfin, elle a mis à jour la bibliographie relative à cet ensemble épigraphique.
Partie ibérique
Coline Ruiz Darasse s’est chargée de la relecture de la partie ibérique de BEIGE. La concordance avec la base de données Hesperia a été systématisée et la vérification et la comparaison des lectures (notamment avec le système duel) a été réalisée au cours de l’été 2016. Elle a mis à jour la bibliographie concernée.
Inscriptions ombriennes et sabelliques
À partir du mois de septembre 2016, Edoardo Middei a été engagé dans le cadre du projet ANR CAECINA pour enregistrer les inscriptions ombriennes et sabelliques.
L’année 2017 a été marquée par la présentation de la structure de la base et du projet dans le cadre de la rencontre « Contacts et acculturation dans l’Étrurie classique : images, notions, artefacts » qui s’est tenue à l’École française de Rome les 2 et 3 octobre 2017 dans le cadre de l’ANR CAECINA. Cette rencontre avait pour objectif d’étudier les mutations de la société étrusque entre son émergence et sa disparition (VIIe-Ier siècle av. J.-C.), au contact des peuples italiens (Celtes, Ligures, Romains...) et méditerranéens (Grecs, Carthaginois...), tant du point de vue matériel que du point de vue culturel, en portant une attention particulière aux phénomènes d’hellénisation, de celtisation et de romanisation. Le projet était doublement représenté : d’une part, par l’intervention d’Edoardo Middei, centrée sur l’anthroponymie sabine et ombrienne, et, d’autre part sous la forme d’un poster.
Hébergée chez Huma-Num, la base de données BEIGE est pour le moment en accès restreint aux chercheurs et utilisateurs directement impliqués dans l’édition et l’enrichissement des données. Une version publique est envisagée, en collaboration avec le pôle Humanités Numériques du labex TransferS.