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Dernière modification : 27 mars 2017

Connaître le monde, administrer la diversité : les archives impériales

Colloque

Connaître le monde, administrer la diversité : les archives impériales
Crédits : ENS / ANR-10-LABX-0099

 

 

 

Imperial Archives in Global Perspective

23 et 24 mai 2016
ENS | PSL, Paris

 

 

 

 Pratiques savantes des archives XVIe-XVIIIe siècles - Atelier 2

 

Organisation : Maria Pia Donato (IHMC / CNRS - ENS - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Anne Saada (Pays germaniques / CNRS - ENS), Filippo de Vivo (Birkbeck College, Université de Londres) et Marie Houllemare (Université de Picardie Jules Verne / IUF)

Avec le soutien de : labex TransferS – Projet Pratiques savantes des archives XVIe-XVIIIe siècles ; European Research Council – AR.C.H.I.ves project ; Institut Universitaire de France

 

Le but de ce projet — second volet d’une recherche commencée en 2014 — est de proposer un retour critique sur l’histoire des savoirs en prenant comme angle d’observation les pratiques savantes des archives. S’inscrivant dans la lignée des tendances actuelles des sciences sociales qui mettent en avant les conditions d’élaboration des savoirs, ce projet vise à interroger dans une perspective transnationale et transculturelle l’histoire des archives et l’histoire des savoirs dans leurs relations réciproques.

Le premier volet de l’enquête (2014-15) s’était donné comme objet l’exploration des pratiques savantes d’archives dans le but de renouveler les approches traditionnelles de l’histoire de l’historiographie. Pour la suite de ce travail, il s’agit d’élargir l’enquête aux sciences de l’Homme, de l’État et de la Nature, en partant du principe que les archives se situent à l’interface de plusieurs champs d’expertise.

C’est dans cette perspective que nous organiserons les 23 et 24 mai 2016 un atelier sur les archives impériales à l’époque moderne — c’est à dire les archives des empires et des « monarchies composites » au sens large — envisagées à la fois comme lieux privilégiés de collecte de sources et de réorganisation de celles-ci ainsi que comme espaces de reconfiguration de différents domaines du savoir.

En effet, si une abondante littérature est désormais disponible sur les archives des empires coloniaux à l’époque contemporaine, laquelle a contribué à re-problématiser la question des archives à la fois comme lieu de partage, instrument de domination et construction culturelle, les archives des entités politiques composites et des empires de l’époque moderne n’ont pas fait l’objet d’un intérêt comparable. Or, faire l’histoire de ces archives, dans une perspective autre qu’institutionnelle permet d’étudier la façon dont ont été reformulées finalités politiques et scientifiques au cours de l’époque moderne, et d’examiner le jeu de circulation entre archives, administrations et débats savants. Dans la même perspective, c’est l’utilisation de ces archives par des hommes de science entre le XVIe siècle et le début du XIXe siècles qui nous intéresseront ainsi que le rôle pour la gouvernance et l’expansion impériales qu’ont joué ces savoirs élaborés à partir des archives (qu’il s’agisse d’archives d’Etat ou de compagnies de commerce privilégiées).

Qui utilisait quelles archives ? L’organisation des archives reflétait-elle une réalité administrative ou des visions du monde ? Quels étaient ces acteurs qui poussaient à la création de nouveaux dépôts d’archives centraux ou ‘périphériques’ et dans quels buts ? Quelles relations entretenaient les archives centrales avec celles des provinces d’une part et, d’autre part, les archives émanant directement des États avec celles d’organismes commerciaux ? La dimension impériale impliquait-elle des pratiques spécifiques de gestion de l’information ? Contribuaient-elles à structurer des hiérarchies entre différents territoires et entre les populations ? Les archives, notamment les nouvelles créations d’archives ‘coloniales’ du XVIIIe siècle, étaient-elles de véritables instruments opératoires ou plutôt des constructions symboliques ? Du point de vue de l’histoire des savoirs : les archives étaient-elles des centres d’élaboration de savoirs linguistiques, anthropologiques, religieuses, statistiques, historiques sur les différentes composantes des empires ? Peut-on observer des transferts de catégories épistémiques entre pratique archivistique et sciences de l’État et de la Nature ?

Nous invitons donc les participants à explorer la structure, le fonctionnement et les usages des archives pour l’élaboration de savoirs politiques, juridiques, camérales, statistiques, naturalistes ainsi que pour leur application au gouvernement des empires. Nous souhaiterions qu’ils prennent en compte la question des modalités de transferts de savoir et de savoir-faire entre différentes branches de la science et de l’administration, en interrogeant les effets de la mobilité des hommes (voyages dans différents fonds d’archives, collecte de matériaux), les déplacements des fonds d’archives et la circulation de systèmes de classification. Pour finir, il s’agira aussi d’étudier comment la création d’archives dans les territoires hors d’Europe a entraîné l’émergence de nouvelles formes d’écriture de l’Histoire, ce qui permettra de renouer avec la première phase de ce projet.

 

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