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Dernière modification : 25 avril 2016

Pratiques savantes des archives (XVIIe-XIXe siècles)

Journées d’étude

Pratiques savantes des archives (XVIIe-XIXe siècles) - Atelier 1
Crédits : Pôle communication de l’ENS

13 et 14 mars 2015

École normale supérieure (45 rue d’Ulm, Paris)

 

Maria Pia Donato (CNRS-IHMC)

Anne Saada (CNRS-Pays germaniques)

Filippo de Vivo (Birkbeck)

 

Le but de ce projet est de proposer un retour critique sur l’histoire de l’historiographie en prenant comme angle d’observation les pratiques savantes des archives (archives désigne ici l’ensemble des documents manuscrits et imprimés rassemblés dans des dépôts d’archives constitués comme tels). S’inscrivant dans la lignée des tendances actuelles des sciences sociales qui mettent en avant les conditions d’élaboration des savoirs, ce projet vise à interroger dans une perspective transnationale l’histoire des archives et l’histoire de l’historiographie dans leurs relations réciproques, ainsi que dans leurs rapports avec les sciences de la Nature, de l’Homme et de l’État.

Depuis quelques années, on assiste sur la scène internationale à l’apparition d’une nouvelle histoire culturelle des archives. Mais si l’histoire des sciences aujourd’hui se préoccupe de comprendre comment les technologies modèlent la connaissance, y compris les « technologies de papier » (paper technologies) – de la liste administrative aux livres de lieux communs, de la fiche de police au dossier médical, jusque précisément aux archives, quelle que soit leur nature –, cette problématique semble encore éloignée de l’histoire, de même que des sciences humaines en général. De fait, les travaux sur l’historiographie et les historiographes de l’époque moderne (jusqu’au XIXe siècle) n’abordent que rarement, ou seulement de manière indirecte, la question de la matérialité du travail érudit. Même en dépassant la fausse dichotomie entre érudition et philosophie, la pratique des spécialistes de l’histoire de l’historiographie témoigne de leur proximité avec l’histoire intellectuelle dans la mesure où ils privilégient des historiens qui construisaient eux‑mêmes leur discours à partir de textes conservés dans des bibliothèques plutôt que de sources consignées dans des archives. De la même façon, rares sont les études qui s’interrogent sur les relations entre l’usage des archives et le développement des sciences humaines. Si depuis les années 1980 l’accent est mis sur les significations politiques et symboliques des archives, la question des pratiques savantes que celles-ci génèrent, tant dans leur gestion que dans les modalités d’utilisation des documents, reste un domaine largement inexploré. Le but de ce projet est donc de mettre à l’épreuve l’hypothèse selon laquelle un changement de perspective consistant à mettre en avant les pratiques savantes d’archives serait susceptible de renouveler les approches traditionnelles de l’histoire de l’historiographie et, plus largement, des sciences humaines : plutôt que de pointer les particularismes, il se propose de mettre en lumière les caractéristiques communes aux historiographies nationales ainsi que les liens entre les différents domaines de connaissance.

Le premier volet de l’enquête se concentrera donc sur l’histoire et l’historiographie. Cet atelier de recherche d’une journée et demie réunissant des chercheurs issus de diverses disciplines (histoire, archivistique, histoire de l’art, histoire du livre, etc.) portera sur les archives comme sources de construction de l’histoire et lieux d’élaboration du discours historique entre les XVIIe et XIXe siècles. Cet atelier aura d’abord pour mission d’explorer les usages des archives pour l’écriture de l’histoire et, inversement, l’utilisation de l’histoire – souvent implicite – pour l’organisation des archives. Il examinera ensuite la question des modalités de transferts de savoir et de savoir-faire entre « histoire générale » et histoire de l’art, de l’église et histoire locale, en interrogeant les effets de la mobilité des hommes (voyages dans différents dépôts d’archives), les déplacements des fonds d’archives et la circulation de systèmes de classification entre des domaines contigus (bibliographie, catalogage muséale). Il ouvrira enfin la voie à un repérage des arguments employés tant pour justifier la création d’archives que pour mettre en oeuvre des choix de conservation.

 

Organisé en co-financement par le labex TransferS et par le European Research Council - projet de recherche AR.C.H.I.ves (‘A comparative history of archives in late medieval and early modern Italy’, Birkbeck, Université de Londres)

 

Accès libre sans inscription. Pour tout renseignement :

 

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