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Dernière modification : 20 octobre 2017

Artl@s 2016-2017

IHMC

 

6 octobre 2016

Biennales et mondialisation artistique

par Béatrice Joyeux-Prunel (maître de conférences HDR à l’ENS, directrice du projet Artl@s)

 

On peut étudier la mondialisation artistique, d’un point de vue « distant » comme très détaillé, par l’analyse des circulations artistiques transnationales au prisme des expositions et de leur géographie internationale. Partant de collections exhaustives de catalogues d’expositions, rassemblées en base de données géoréférencées, il est possible de reconstituer l’expansion internationale du modèle de l’exposition d’art, les trajectoires des artistes, celles des œuvres, la sociologie historique des collectionneurs, des organisateurs d’expositions, et plus généralement la géopolitique mondiale de l’art et des modernités artistiques – équilibres et hiérarchies des capitales culturelles, construction des discours qui les accompagnent, migrations des artistes d’un marché à l’autre… Or les biennales, par leur organisation régulière depuis 1895 et leur extension progressive à l’échelle mondiale, fournissent un angle d’approche particulièrement fructueux pour l’historien des mondialisations artistiques. 

Depuis les années 1890, les biennales ont en effet donné le pouls régulier de la scène internationale de l’art, des arts plastiques à la musique et la performance, de son marché, comme de sa géopolitique – c’est souvent pour sortir d’une situation « périphérique » que des biennales (voire des Triennales et des Quadriennales) furent fondées, de Venise (1895) à São Paulo (1951), Tokyo (1952), Kassel (Documenta 1955), Alexandrie et Lubljana (1955) et même Paris en 1959, Varsovie (1966), Medellín (1968), jusqu’à Istambul (1987), Sharjah (1993) et Shanghai (1996).

Cette présentation brossera un panorama de l’histoire des biennales de la création de celle de Venise en 1895 jusqu’à nos jours, dessinant des évolutions sociales et politiques, mais aussi des permanences - ainsi celle des polémiques liées à la question de l’uniformisation culturelle ou du nationalisme, comme celles des attaques sociales contre une éventuelle clique internationale dominant le champ international de l’art, son marché, et la fabrication des consécrations. 

Béatrice Joyeux-Prunel est maître de conférences en histoire de l’art contemporain à l’ENS, habilitée à diriger les recherches, fondatrice et directrice du projet ARTL@S. Ses travaux portent sur l’internationalisation artistique aux XIXe et XXe siècles. Dernier livre : Les avant-gardes artistiques - une histoire transnationale 1848-1918, Paris, Gallimard Folio histoire, 2016. Volume 2 (1918-1945) à paraître en 2017.

 

 

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