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PONT : la mer Noire comme zone de transferts
Anca DAN - AOrOc
2014-2016
- Résumé, p1
- Colloque international, p2
- Volume sur Mithradate, p3
Volume sur Mithradate
Volume consacré à la construction et à la destruction du premier empire pontique, de Mithradate VI Eupator, dans le contexte de l’avancement de Rome
Cette publication collective concerne la constitution du seul État pontique de l’Antiquité. Le régime impérial de Mithradate VI Eupator est d’une importance particulière pour la compréhension de l’histoire ancienne de l’Asie Mineure, à la charnière entre l’Europe et l’Asie, en général et des dynamiques complexes qui ont mené à la conquête romaine de l’Est de la Méditerranée et de la mer Noire, en particulier. Toutefois, après l’ouvrage fondateur de Théodore Reinach à la fin du XIXe siècle, l’école française d’histoire et d’archéologie n’a plus apporté de contribution importante à la connaissance de la Cappadoce pontique. Même à l’échelle internationale, malgré de nombreuses découvertes historiques et archéologiques qui ont permis de compléter notre connaissance des guerres mithradatiques, il n’y a pas eu de réflexion d’ensemble sur l’impact historique de ces événements. Or, l’intérêt du public pour ce sujet peut être grand, comme le montre le succès de l’ouvrage de vulgarisation d’Adrienne Mayor, The Poison King : the life and legend of Mithradates (Princeton, 2009). Au même moment, le centre d’études sur la mer Noire d’Aarhus (Danemark) avait publié un bilan scientifique des nouvelles recherches (Jacob Munk Højte, [éd.], Mithridates VI and the Pontic Кingdom, Aarhus, 2009) ; très bien accueilli par la critique, ce recueil a toutefois le désavantage de ne pas offrir une réflexion historique unitaire, structurée.
L’originalité du présent volume est qu’il part d’une question inspirée d’un débat connu aux spécialistes d’histoire pontique : à partir de quel moment peut-on parler de « Pont » ? Mithradate était-il le « roi du Pont », comme l’affirmait Reinach et ses contemporains ? Ou le Pont est une invention purement romaine, en contexte provincial, comme a essayé de le prouver dernièrement Stephen Mitchell ? Par les contributions présentes, nous essayons de montrer que l’invention du « Pont » revient à Mithradate lui-même. Le nom de « Pontiques » est utilisé pour la première fois dans une inscription évoquant les troupes de Mithradate en Crimée ; le « Pont » était pour Cicéron le pays de Mithradate. Pour autant, la dynastie des Mithradatides n’est pas « pontique », mais bien « cappadocienne », d’ascendance achéménide et macédonienne, comme l’affirmait Mithradate lui-même.
Des historiens reconnus de plusieurs pays (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Roumanie, Russie, Canada) ont répondu à notre invitation de fournir une étude sur un aspect particulier de l’empire de Mithradate. Écrites en français, allemand, anglais et italien, ces contributions veulent aussi illustrer la richesse des approches dans les quatre grandes écoles de pensée en sciences de l’Antiquité. Tous les articles sont accompagnés d’un résumé en anglais que nous voudrions pouvoir traduire aussi en turc.
Le volume est soigné par Anca Dan en collaboration avec David Braund, professeur d’histoire ancienne et éminent spécialiste de la mer Noire et du Caucase, de l’Université d’Exeter et sera publié par l’Institut Français d’Études Anatoliennes, dans la série Varia Anatolica.