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Transferts culturels : France-Vietnam-Europe-Asie
Colloque
4-6 juin 2014
Lors du soixantième anniversaire des Accords de Genève qui, après Dien Bien Phu, conduisent à l’indépendance du Vietnam, il était tentant d’envisager, au-delà des réminiscences de conflits sanglants, l’histoire intellectuelle et sociale du Vietnam en termes de transferts culturels dans la longue durée. Le Vietnam a été en effet un des lieux les plus surprenants de rencontres entre les peuples et les cultures dans l’histoire humaine, un creuset de civilisations par rapport auquel les « melting pots » les plus souvent invoqués se résument à des équations beaucoup plus simples. Le colloque organisé par le labex transferS avec l’appui de l’INALCO et de l’Université de Versailles et prolongé à la BNF visait à dresser un bilan des relations culturelles entre la France et le Vietnam, 60 ans après la fin de l’Indochine française, sous la forme d’un panorama abordant notamment des questions de méthode : Peut-on exporter le concept de transfert culturel aux relations culturelles entre la France et le Vietnam ? Comment se sont construits les passages entre ces deux sphères culturelles ? Le colloque cherchait à éclairer le paradoxe entre la situation de colonisation et les valeurs universalistes véhiculées par la culture française, la distinction opérée entre cette culture française et la situation de domination coloniale. Il ne négligeait pas de montrer l’asymétrie apparente des circulations, échanges et imbrications entre la France et le Vietnam.. Si la présence française a généré une « véritable révolution culturelle » au Vietnam (par la translittération quốc ngữ, l’esprit des Lumières, l’affirmation de l’identité individuelle dans la langue, la revendication des droits civiques… etc.), l’apport du Vietnam à la France est souvent plus complexe à reconnaître. Le colloque a abordé le problème des métissages culturels, leur inscription dans la littérature et les arts, leur prolongement dans la société contemporaine, le poids des facteurs religieux, l’écho médiatique des guerres, la construction de modèles anthropologiques, les cadres d’échanges scientifiques dans le domaine notamment médical, la circulation des modèles éducatifs. Il a permis de contribuer un bilan des relations culturelles entre la France et le Vietnam, 60 ans après la fin de l’Indochine française. Il a révélé l’apport d’une connaissance approfondie des fonds vietnamiens conservés notamment à la BNF. A partir d’un domaine à la fois très lointain et très proche de l’histoire intellectuelle française les participants ont cherché à mettre à l’épreuve un mode d’approche des interférences culturelles en élargissant son terrain d’application.
Coordination : Hoai Huong Aubert-Nguyen et Michel Espagne