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Molécularisation de la biologie (1960-1980)
Transferts disciplinaires et géopolitiques
Michel MORANGE – République des Savoirs
Depuis 2015
- Résumé, p1
- Description, p2
Résumé
À partir du début des années 1960, la nouvelle vision moléculaire du vivant diffuse vers l’ensemble des sciences biologiques, et même au-delà vers la philosophie et les sciences humaines. Cette expansion disciplinaire est concomitante d’une expansion géographique. Certaines sciences sont rapidement transformées, comme l’embryologie rebaptisée « biologie du développement ». D’autres disciplines, comme la biologie théorique, ne parviendront guère à articuler leurs descriptions avec celles des biologistes moléculaires.
Cet épisode historique constitue un excellent modèle pour étudier les transferts entre disciplines, les canaux par lesquels ils s’opèrent, mais aussi les difficultés qu’ils rencontrent. Nous avons sélectionné pour notre projet trois aspects de ces échanges interdisciplinaires :
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Le premier concerne les interactions entre, d’une part la biologie moléculaire, et d’autre part la biologie évolutive et l’embryologie. Nous profiterons de la commémoration du Prix Nobel attribué en 1965 à François Jacob, André Lwoff et Jacques Monod pour l’élaboration du modèle de l’opéron. Ce modèle est considéré comme une étape importante dans le déplacement des études moléculaires des bactéries aux organismes supérieurs, à leur développement et à leur évolution.
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La rencontre avec la biologie théorique se révéla plus difficile. Nous comptons analyser ces difficultés en profitant de l’acquisition par le CAPHÉS des archives d’un des principaux acteurs de la biologie théorique dans ces années, Yves Bouligand.
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Enfin, il existe aussi une géographie de la biologie moléculaire et de son expansion. En URSS, la nouvelle discipline se développa dans les laboratoires de physique de l’Académie des sciences et y acquit des caractéristiques particulières. Nous analyserons ces caractéristiques et leur rôle dans l’expansion de la vision moléculaire, mais rechercherons aussi les raisons pour lesquelles ces contributions furent souvent sous-estimées.