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Dernière modification : 26 mars 2018

La fabrique des champions
Ethnographie de la lutte avec frappe au Sénégal

Julien BONHOMME – LAS
Depuis 2015

  Sommaire  

 Présentation

Invention coloniale, la lutte avec frappe est aujourd’hui le sport le plus populaire au Sénégal. Les combats font l’objet d’une intense médiatisation et les grands champions sont des célébrités nationales. Depuis les années 1990, le sport s’est imposé comme l’une des rares voies possibles de réussite socio-économique pour la jeunesse masculine des classes populaires. Depuis sa création, la lutte connaît un processus de « sportivisation » (N. Elias) : un alignement sur le modèle sportif occidental. Ce processus de codification et d’institutionnalisation s’accommode du fait que la lutte sénégalaise reste attachée à la culture locale (caractéristique des sports dits traditionnels). Cela se traduit par l’importance accordée aux aspects extra-sportifs du combat : défis, danses, griots et marabouts.

Ce projet vise à réaliser une ethnographie de la lutte sénégalaise à l’aide d’une enquête collective multi-située. Il s’agit de suivre toute la chaîne des acteurs, des pratiques et des institutions impliqués dans le monde de la lutte : depuis l’écurie de quartier où les lutteurs s’entraînent quotidiennement et rêvent de victoires, jusqu’à l’arène où les plus doués, les plus persévérants ou les plus chanceux pourront combattre. Cette recherche s’appuie sur une enquête au sein d’une écurie dans un quartier populaire de Dakar. Devenir lutteur n’est pas uniquement une affaire de compétence sportive. Cela nécessite un travail de mobilisation de la famille et des réseaux d’interconnaissance au sein du quartier, afin d’apporter au lutteur le soutien matériel et moral sans lequel il ne peut espérer réussir. Il s’agit en somme de comprendre comment se fabrique un champion en s’intéressant non pas aux « stars » déjà consacrées par l’arène et les médias, mais aux « petits » lutteurs qui tentent de percer.

L’enquête s’intéresse en outre aux institutions qui contribuent à façonner « par le haut » le monde de la lutte : les instances qui encadrent et réglementent la pratique (le Comité national de gestion de la lutte) ; les médias qui contribuent à faire des combats un grand spectacle populaire ; les promoteurs, les sponsors et les notables qui parrainent les combats.

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