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De la cité antique à la ville médiévale
Ulpiana (Kosovo), un carrefour urbanistique et culturel
Christophe GODDARD – AOrOc
Depuis 2017
- Présentation, p1
- Fouilles été 2017, p2
Présentation
La ciuitas, cité-Etat dominant un vaste territoire et bénéficiant d’une large autonomie, reste le modèle d’organisation des sociétés antiques méditerranéennes sous influence grecque et romaine. Sa disparition dans les dernières heures de l’Antiquité n’a pas signifié la fin des villes. La transition de la cité antique à la ville médiévale constitue l’une des étapes les plus concrètes du transfert culturel et politique à l’œuvre entre les IVe-VIIe siècles après J.-C. Malheureusement il est souvent difficile d’en comprendre la dynamique sur la plupart des grands sites archéologiques de la Méditerranée, car ils ont été souvent fouillés à une heure où l’on ne disposait pas d’indicateurs chronologiques d’une grande fiabilité.
En restant à l’écart des grands programmes de recherche archéologique du XIXe et du XXe siècle, le Kosovo a pu ainsi préserver ses sites et leurs niveaux archéologiques les plus récents. C’est le cas en particulier d’Ulpiana, municipe fondé par Trajan, qui a bénéficié d’une restructuration complète sous son lointain successeur du VIe siècle, Justinien, natif de la région. Découvert de façon fortuite en 1953, le site n’a fait l’objet que de fouilles limitées. La prospection géophysique de l’institut archéologique de Francfort (2008-2012) montre la capitale de la cité entourée de son enceinte parfaitement préservée et laisse deviner les contours de nombre d’édifices publics.
Le projet vise à explorer le centre urbain de la cité, son forum. D’un point de vue pratique, nous comptons nous concentrer sur un secteur qui n’a pas été perturbé par des interventions modernes. C’est une situation tout à fait exceptionnelle. Nous serons en mesure de suivre l’évolution de la cité sur le temps long dans sa partie la plus symbolique, lieu par excellence de l’auto-représentation de son élite, où se trouvaient autour d’une place publique nombre d’édifices officiels. Leur entretien permet de suivre la permanence du cadre municipal traditionnel dans l’Antiquité tardive. Leurs transformations donnent une idée de la réception des valeurs antiques et du transfert de ses marqueurs culturels dans la ville médiévale.
Ce projet multidisciplinaire s’inscrit dans une coopération intégrée entre l’ENS, l’Université de Pristhina et le Ministère de la culture kosovar, qui comprend trois volet : scientifique, pédagogique et muséographique.