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Les transferts de style juridique
« Droit et littérature » entre États-Unis et Europe
Jean-Louis HALPÉRIN – CTAD
2012-2013
Résumé
Les études consacrées au mouvement « Law and Literature » une réflexion sur les liens entre droit et littérature développée d’abord aux États-Unis en liaison avec le « réalisme juridique » depuis les années 1920 et prenant son essor dans les années 1970 avec les travaux de Sanford Levinson, Thomas Grey et James Boyd White - n’ont pas accordé jusqu’à présent une très grande place aux transferts culturels. Des transferts sont pourtant intervenus entre disciplines et entre continents : des juristes à double formation littéraire et juridique comparent l’écriture juridique à l’écriture littéraire (James Boyd White, Richard Weisberg), d’autres s’inspirent du renouvellement de l’interprétation littéraire (S. Fish), des philosophies et des théories sociales sous des influences continentales, principalement allemandes et françaises (tournant interprétatif, « French Studies » notamment avec Derrida).
La place de premier plan accordée par le mouvement Law and Literature à l’argumentation judiciaire et constitutionnelle (Dworkin, Cover, Minow) a paru singulariser le « Grand Style » des pays de common law exalté par Llewellyn, (The Common Law Tradition, 1960) et établir une frontière étanche avec les études consacrées, en France et en Europe, au style judiciaire. De même, la réflexion entamée par certains réalistes américains sur les formes doctrinales de l’écriture du droit (comme l’étude de Blackstone par Duncan Kennedy) ne prend pas en compte la circulation des modèles de littérature juridique (Blackstone a voulu imiter les Institutes de Justinien dans ses Commentaries, eux-mêmes repris par Kent).
C’est pourquoi nous proposons, sur les années 2012-2013, d’organiser deux axes de travail transdisciplinaire et transnational avec des réunions périodiques et deux journées d’études.