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Dernière modification : 27 août 2015

De l’économique à l’esthétique, du social au politique
La coproduction, un objet d’histoire globale du cinéma

Conférence

9 février 2015, 19h, ENS salle Cavaillès (45 rue d’Ulm, 75005 Paris)

 

L’exemple des coproductions franco-italiennes des années 1950-1960

Par Paola Palma

 

Le régime de la coproduction cinématographique a concerné la France et l’Italie comme aucun autre pays européen, que ce soit sur le plan chronologique, quantitatif ou qualitatif. Les implications et conséquences culturelles, artistiques et sociales de ce phénomène, ainsi que l’analyse des personnes et des réseaux qu’il mobilise, restent encore en grande partie à explorer, tant du côté italien que du côté français.

Cette communication concerne une période particulièrement productive du cinéma (coproduit), celle des années 1950 et 1960, plus précisément les années 1953-1966, c’est-à-dire la période qui s’étend entre deux renouvellements importants des accords entre la France et l’Italie. Il s’agira d’évaluer ce phénomène sur différents plans : quantitatif (combien de films ont été produits dans la période considérée sur la base d’accords bilatéraux entre la France et l’Italie ? Combien de films ont été produits par la France et l’Italie en coproduction avec d’autres pays ? Quel était le rapport entre la production nationale et la coproduction ?) ; juridique (quel était le contenu des articles sur les co-productions et comment ont-ils évolué depuis 1946 ?), « pratique » (par qui et comment étaient montés et déposés les dossiers de coproduction ? Quels accords étaient prévus dans les contrats ? Comment étaient partagées les recettes du film ? Qui décidait de l’orientation de la promotion du film ?...) ; mais aussi du point de vue des « échanges » ou transferts esthétiques et culturels que cette riche saison a alimentés.

Les échanges comprennent le jeu des acteurs, la façon de travailler des metteurs en scène, la phase de l’écriture du film, l’utilisation des paysages des deux pays, le travail sur la langue (le doublage, la « traduction » des caractérisations régionales, etc.), mais aussi des questions plus proprement culturelles : par exemple, beaucoup de textes littéraires français et italiens – souvent des classiques, parfois des best-sellers populaires – ont été adaptés au cinéma dans le cadre de coproductions franco-italiennes.

La coproduction, et particulièrement, étant donné son ampleur, celle entre la France et l’Italie, pose aussi des questions plus larges autour de la nationalité du film, de la définition du « cinéma européen », ou encore de la version originale du film.

Cette communication présentera, dans un premier temps, le cadre juridique, politique et économique des coproductions franco-italiennes durant cette période ; puis, il s’agira de dégager les principaux enjeux culturels, artistiques et esthétiques de ce phénomène ; enfin, l’analyse d’un cas de film spécifique tentera de montrer comment ces différents enjeux se mettent en place et s’articulent autour d’un film.

 

Paola Palma, docteure de l’université de Vérone (Italie), est actuellement titulaire d’une bourse de recherche de la Ville de Paris (programme « Research in Paris ») et accueillie à ce titre au sein de l’UMR THALIM (Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité) pour un projet de recherche sur les coproductions cinématographiques franco-italiennes des années 1950 et 1960.

Ses recherches portent notamment sur les rapports entre le cinéma et les autres arts : la littérature (sa thèse avait pour sujet les relations entre Colette et le cinéma), la photographie (ces six dernières années, en tant que professeur sous contrat à l’université de Vérone, elle a assuré le cours « Communication par les images : cinéma et photojournalisme »), le théâtre (elle fait partie du groupe de recherche « Théâtre et spectacle fantastique » de l’université de Vérone, au sein duquel elle s’occupe du cinéma et des rapports entre cinéma et théâtre).
Par ailleurs, elle a porté, au cours de ses recherches, un regard privilégié sur l’acteur. Elle a publié, entre autres, l’article « L’acteur-auteur ? Le cas de Marcello Mastroianni », dans Christophe Gauthier et Dimitri Vezyroglou (dir.). L’Auteur de cinéma. Histoire, généalogie, archéologie, Paris, AFRHC, 2013. Ce travail sur l’acteur l’a amenée à s’intéresser aux coproductions, comme en témoignent les communications qu’elle a récemment effectuées dans des colloques au sujet de figures d’acteurs condensant les transferts et les problèmes liés au fonctionnement de ce cinéma franco-italien (Jacques Perrin, Marcello Mastroianni).

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