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Dernière modification : 23 mars 2015

Circulations des pratiques historiennes de quantification

Claire ZALC – IHMC
2012-2014

  Sommaire  

 Bilan

Les méthodes quantitatives font l’objet d’un regain d’intérêt, à la fois en France et aux Etats-Unis. Après une période de crise et de critiques virulentes vis-à-vis du quantitatif, la situation est en train de changer. Un projet de réflexion sur ce thème est né au sein de la Social Science History Association Conference, à Boston, en novembre 2011 dans le cadre d’une session intitulée « Teaching Quanti ». Une discussion y a commencé de réunir un ensemble d’historien(ne)s français et américains, confrontés, dans leurs différentes expériences de recherche et d’enseignement, à des difficultés comparables face aux méthodes quantitatives : comment les utiliser ? Pourquoi ? La présentation de mes travaux lors d’un workshop organisé à Princeton University (avril 2012) m’a permis de prolonger ces interrogations. Comment penser le renouveau du quantitatif en histoire ? Quelles méthodes privilégier ? Comment enseigner ces méthodes ? Quelles sont les questions soulevées par ces usages tant sur le métier d’historien que sur l’histoire elle-même : que cherche-t-elle à montrer – à décrire, à comprendre, à expliquer ? Quels sont les usages nationaux de ces méthodes ?

Le soutien du labex Transfers a ce projet a permis, tout d’abord, de mener à bien la traduction en anglais par Arthur Goldhammer (Harvard University) du guide, co-écrit avec Claire Lemercier, Méthodes quantitatives pour l’historien (Paris, La Découverte, 2008). La traduction a été financée en partenariat avec le Centre de sociologie des organisations (CSO-Sciences Po). Un important travail a été effectué sur le manuscrit et il reste à trouver un éditeur anglophone, ce à quoi nous nous employons activement. Cette traduction est venue à la fois prouver l’intérêt de l’étude des circulations méthodologiques entre la France et les Etats-Unis et questionner les problèmes rencontrés. Les appareils de références diffèrent de part et d’autre de l’Atlantique et il semble tout à fait passionnant d’étudier les spécificités nationales comme les transferts en matière d’historiographie. A l’occasion du travail sur cette traduction, nous avons ainsi pu discuter avec nos condisciples américains, notamment avec Margo Anderson, de l’University of Wisconsin –Milwaukee, mais aussi Georges Alter et Peter Granda, directeurs de l’ICPSR (Inter-University Consortium for Political and Social Research) à l’University of Michigan, Ann Arbor, spécialisés dans la mise au point de stages de formation aux méthodes quantitatives pour les chercheurs en sciences sociales, Ivan Ermakoff de l’Université de Madison-Wisconsin, Andrew Abbott (Université de Chicago) ou encore Steven Kaplan de l’université de Cornell University, des atouts et limites des différentes approches quantitatives mais surtout des différences d’approches menées de part et d’autre de l’Atlantique. Certaines méthodes semblent particulièrement prisées en France, l’analyse factorielle des correspondances par exemple, en étant complètement ignorées des Etats-Unis. D’autres sont beaucoup plus utilisées outre-Atlantique, comme les méthodes de régression, l’event history analysis ou encore l’optimal matching analysis, mais peu connues en France.

Ce projet a ainsi permis d’aborder le rapport comparé des historien(ne)s avec leurs sources, la place du quantitatif dans les différentes historiographies nationales et ébaucher quelques principes d’enseignement de ces méthodes. A cet effet, un groupe de travail interdisciplinaire autour d’historien(ne)s et de sociologues soucieux d’une pédagogie différente du quantitatif a commencé de se constituer. Notre ambition est de donner à tous les moyens de comprendre les méthodes quantitatives, quitte éventuellement à décider, en connaissance de cause, qu’il vaut mieux s’en passer. Du côté français, les historiens Nicolas Barreyre (EHESS) et Claire Lemercier (CSO-CNRS) et les sociologues Pierre Mercklé (ENS-Lyon) et Anton Perdoncin (ENS Cachan) participent déjà activement à ces réflexions à mes côtés. Et j’ambitionne de continuer les travaux établis au sein de ce groupe de travail, dans le cadre du labex TransferS.

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