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Dernière modification : 28 février 2017

All the Beauty of the World
The Western Market for non-European Artefacts (18th-20th Century)

Charlotte GUICHARD – IHMC
2016

  Sommaire  

 Bilan

Le colloque s’est tenu des 13 au 16 octobre 2016 à Berlin. Il a rassemblé des spécialistes venus de nombreuses disciplines (histoire, anthropologie, histoire de l’art, monde des musées) pour discuter de la circulation des objets culturels et artistiques dans un contexte colonial et post-colonial. Ce colloque s’inscrivait dans une actualité urgente : comment écrire une histoire de l’art qui ne soit plus seulement européo-centrée ? quel est le statut juridique de ces objets dépaysés ? quels musées pour demain ?

Avec le développement des collections et un paysage muséal de plus en plus étoffé, le marché des artefacts non-Européens a connu une expansion sans précédent à partir du dix-huitième siècle. Le colloque entendait d’abord faire le point sur une historiographie en plein renouvellement, qui insiste sur l’urgence d’une histoire globale de l’art. Il visait également à mettre en lumière les histoires connectées du marché et du musée, longtemps assignées à des espaces différents voire antagonistes. Pour retisser ces fils, une histoire désenclavée du marché est nécessaire, attentive aux contextes socio-économiques et aux situations politiques souvent asymétriques. Introduit par la keynote de Timothy Brook, spécialiste de la consommation dans la Chine des Ming et des circulations culturelles dans le monde de la première modernité, le colloque fut donc organisé autour de cinq sessions thématiques : « Embedded Markets », « Marketing Objects », « Selling Authenticity », « Global Players », « Dealing with War ».

Le colloque a permis de mettre en lumière l’institutionnalisation de ce marché en Europe, à travers ses lieux (galeries, hôtels des ventes, magasins de curiosités), et ses acteurs (marchands, diplomates, militaires, voyageurs, artistes). Il a permis de discuter les formes de la transaction économique. En entrant sur le marché européen, ces objets sont recontextualisés, pris dans des catégories esthétiques, matérielles et commerciales nouvelles. Y a-t-il rationalisation des prix, refonte d’une économie du bazar, formation d’une nouvelle économie de la singularité ? Comment s’articulent les esthétiques de la translation aux économies occidentales, elles-mêmes en pleine mutation ? Ces savoirs experts témoignent de dispositifs intéressés, mais aussi de nouvelles connaissances à l’œuvre, mobilisés conjointement par les musées et les acteurs du marché. Mais, comme l’a montré le colloque, cette histoire n’est pas irénique : le marché des artefacts non-Européens se développe en période de guerre, avec de nouvelles niches et des acteurs dynamiques. La table ronde finale posait la question de la présence et du statut, aujourd’hui, de ces objets culturels non Européens dans les musées occidentaux : « Warum is das eigentlich hier ? über die Wege aussereuropäischen Kulturguts ».

Le colloque est déjà intégralement accessible en ligne sur le site de la Gerda Henkel Foundation.

Le débat radiophonique, qui a clôt le colloque, modéré par Harald Asel, est également accessible sur le site de la radio allemande Inforadio.

 

 

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