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1914-1924 entre France et Italie : de la Grande Guerre au Fascisme
Journée d’étude internationale
1914-1924 tra Francia e Italia : dalla Grande Guerra al Fascismo
Samedi 12 mars 2016
École normale supérieure
Salle d’Histoire (45 rue d’Ulm, Paris 5e)
Organisé par la République des savoirs/Ciepfc (labex TransferS), le Département d’Histoire de l’ENS, l’Université de Bologne, le Département SAGAS de l’Université de Florence, en partenariat avec l’Institut français Italia
Comité scientifique : Roberto Bianchi, Patrizia Dogliani, Frédéric Worms, Caterina Zanfi
Les comptes-rendus des séances sont disponibles sur le carnet hypothèses
La troisième rencontre du projet 14-18 entre la France et l’Italie. Les relations culturelles et intellectuelles entre l’Italie et la France dans les années de la Grande Guerre tirera les conclusions des réflexions et des recherches élaborées au cours des deux premières réunions à l’Université de Bologne et à l’Institut français de Florence. Le premier séminaire a essentiellement porté sur l’échange entre les institutions et les centres culturels ainsi qu’entre les intellectuels français et italiens au cours de l’année de la neutralité, alors que le second séminaire est allé au-delà de 1915, en analysant les premières années de la guerre, au moins jusqu’à la rupture politique et sociale qui a eu lieu dans les deux pays en 1917 (crise de l’Union sacrée et crise de Caporetto). La troisième séance élargira la perspective et s’essaiera en même temps à l’analyse et à la synthèse de phénomènes plus larges en embrassant au moins une décennie, entre 1914 et 1924. Il prendra comme point d’arrivée l’année 1924 qui est politiquement importante pour les deux pays, tant sur le plan purement politique qu’intellectuel, les évolutions ultérieures allant bien des égards dans des directions diamétralement opposés : en mai 1924 les élections en France marquent le succès du Cartel des gauches et mettent fin à une période d’hégémonie de la droite Bleu Horizon marquée par un revanchisme dur et à la fermeture à la fois diplomatique et culturelle contre l’Allemagne de Weimar. Une période stimulante s’ouvre dans la culture française, qui s’éloigne de l’engagement moral dans la guerre européenne pour expérimenter de nouvelles formes d’expression intellectuelle et artistique, à partir de la révolution surréaliste, et d’un nouvel examen par des militants et des artistes eu égard de la première fascination pour la révolution russe et le PCF.
L’Italie, en revanche, entre dans une période de conformisme intellectuel, qui ne devient perceptible qu’à partir de 1924. Avec les élections d’avril 1924 et la crise politique et morale qui suit l’assassinat du député social-démocrate Giacomo Matteotti en juin, on assiste à la dernière année de vie de l’Italie libérale avant la construction du régime fasciste. Les détracteurs du régime libéral, les intellectuels et les hommes de science ou de technique (un large éventail qui inclut Gaetano Salvemini et Arrigo Serpieri) cherchent un nouveau chemin, visant à la recherche d’une modernisation réelle du pays, en adhérant à de nouvelles forces et idéaux politiques qui animent et troublent un pays qui sera bientôt divisé entre fascisme et antifascisme. La crise Matteotti, la période restée dans l’histoire comme « l’Aventin de la politique », l’endurance politique de Mussolini en janvier 1925, qui annonce une transformation profonde des institutions centrales et périphériques, imposent aux intellectuels, aux artistes, aux scientifiques et aux universitaires de prendre position face au fascisme. Cette injonction prend forme avec la bipartition des intellectuels entre Manifeste des intellectuels fascistes aux intellectuels de toutes les Nations, rédigé lors d’un congrès à Bologne en mars 1925 sur initiative de Giovanni Gentile, et le contre-Manifeste des intellectuels antifascistes, écrit par Benedetto Croce un mois plus tard.
À partir du milieu des années 1920, un lent rapprochement de la France à l’Allemagne a lieu, grâce au plan d’aide économique américaine Dawes et à l’acceptation de l’Allemagne dans la Société des Nations. La journée d’étude n’a pas l’intention d’examiner les histoires internes des deux pays, mais plutôt voir comment les relations installées en 1914 et renforcées pendant le conflit changent dans la période de l’après guerre, en rapport avec les transformations politiques et avec les idéaux des deux nations. En tant que puissances vainqueurs, France et Italie jouent un rôle-clé dans la fondation et la gestion des institutions culturelles créées et liées à la Société des Nations, telles que la Commission internationale de coopération intellectuelle – qui a Bergson comme premier président à partir de 1922, et les commissions nationales de coopération intellectuelle qui apparaissent en 1923, et l’Institut international de coopération intellectuelle fondé en 1925 et dirigé à Paris par l’ancien fondateur et directeur de 1908 au premier après-guerre de l’Institut culturel français de Florence : Julien Luchaire. Celui-ci a été l’initiateur principal de cette coopération internationale sur la base d’un projet soumis à son retour en France en 1920. Il en va de même de l’Institut international du Cinématographe éducatif qui est institué à Rome en 1928, à partir d’une idée née en France au début des années 1920, immédiatement relayée dans un rapport de juillet 1924 par Luchaire sur « l’emploi du cinématographe dans l’enseignement », et reprise en Italie par la propagande fasciste avec la création de l’Institut LUCE.
Le rétablissement de rapports avec les scientifiques et les universitaires allemands change aussi la relation entre l’Italie et la France dans le domaine des sciences pures et appliquées, ainsi que des techniques de communication. En outre, la violence politique qui secoue l’Italie entre 1919 et 1924, pousse non seulement militants et dirigeants syndicaux et politiques, mais aussi intellectuels et artistes à émigrer vers d’autres pays, principalement en France, en créant une relation intense et une contamination profonde entre les cultures et les arts, notamment visuels, des deux pays, avec de nouveaux accents dans l’expérimentation.
La journée d’étude invite donc les jeunes chercheurs à compléter dans un cadre chronologique plus large ce qui a déjà commencé dans les rencontres précédentes, par l’intégration de nouvelles recherches et de nouvelles approches dans le domaines historiographique, philosophique et artistique, par la confrontation avec les jeunes collègues et professeurs des universités impliquées.
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Il terzo incontro del progetto 14-18 tra Francia e Italia. Le relazioni culturali e intellettuali italo-francesi negli anni della Grande Guerra trarrà le conclusioni di riflessioni e di presentazioni su ricerche in corso maturate nei primi due incontri all’Università di Bologna e all’Istituto francese di Firenze. Il primo si era occupato essenzialmente dello scambio tra istituzioni e centri culturali e tra intellettuali francesi ed italiani nel corso dell’anno di neutralità 1914 ; il secondo è andato oltre, analizzando i primi anni di guerra, almeno sino alla rottura sociale e politica avvenuta nei due paesi nel 1917 (crisi dell’Union sacrée e crisi di Caporetto). Il terzo incontro getterà uno sguardo e tenterà nel contempo analisi e sintesi di fenomeni di più lungo percorso, nell’arco almeno di un decennio, tra il 1914 e il 1924. Si prende come indicazione l’anno 1924 perché politicamente significativo per ambedue i paesi, sia sul piano prettamente politico che intellettuale, e per molti versi diametralmente opposto. Nel maggio 1924 le elezioni in Francia impongono il successo del Cartel des gauches, ponendo fine ad un periodo di egemonia delle destre Bleu Horizon, e con esse di duro revanchismo e di chiusura sia diplomatica che culturale nei confronti della Germania weimariana. Si riapre un periodo stimolante nella cultura francese che si allontana dall’impegno morale nella guerra europea per sperimentare nuove forme di espressione intellettuale ed artistica, a partire dalla Révolution surréaliste, e di revisione da parte di militanti ed artisti rispetto alla prima fascinazione per la rivoluzione russa e per il PCF.
L’Italia, al contrario, si prepara ad un periodo di conformismo intellettuale, solo percepibile nel 1924. Con le elezioni dell’aprile 1924 e la crisi politica e morale che segue l’assassinio del deputato socialdemocratico Giacomo Matteotti nel giugno, si assiste all’ultimo anno di vita dell’Italia liberale prima della costruzione del regime fascista. Critici del regime liberale, intellettuali e uomini della scienza e tecnica (un vasto spettro che va da Gaetano Salvemini a Arrigo Serpieri) cercano una nuova strada, spinti dalla ricerca di una reale modernizzazione del paese, aderendo a nuove forze ed ideali politici che animano e travagliano il paese e che ben presto di divideranno tra fascismo e antifascismo. La crisi Matteotti, il periodo ricordato come “Aventino della politica”, le capacità di tenuta politica di Mussolini nel gennaio 1925, che preannuncia una trasformazione profonda delle istituzioni centrali e periferiche, impongono anche ad intellettuali, artisti, scienziati ed accademici una presa di posizione nei confronti del fascismo stesso, partendo dall’adesione al Manifesto degli intellettuali fascisti agli intellettuali di tutte le Nazioni, che venne redatto nel corso di un convegno a Bologna nel marzo 1925, su suggerimento di Giovanni Gentile, e dal contro-Manifesto degli intellettuali antifascisti, redatto da Benedetto Croce un mese dopo.
Sempre alla metà degli anni Venti avveniva un lento riavvicinamento della Francia alla Germania, grazie al piano di aiuti economici americani Dawes e all’accettazione della Germania nella Società delle Nazioni. La giornata di studi non intende esaminare i percorsi interni ai due paesi, piuttosto verificare come i rapporti stabilitisi nel 1914 e rinsaldatisi durante il conflitto, cambino nei primi anni del dopoguerra, in rapporto alle trasformazioni politiche ed ideali delle due nazioni. In qualità di potenze vincitrici, Francia ed Italia giocano un ruolo fondamentale nella fondazione e nella gestione di istituti culturali creati e legati alla Società delle Nazioni, quali dal 1922 la Commission internationale de coopération intellectuelle che ebbe Bergson come primo presidente, dal 1923 le commissioni nazionali di cooperazione intellettuale, e tra il 1925 e il 1926 l’Institut International de coopération intellectuelle, diretto a Parigi da colui che era stato fondatore e direttore, tra il 1908 e l’immediato dopoguerra, dell’Istituto culturale francese di Firenze : Julien Luchaire. Era stato Luchaire stesso il principale iniziatore di questa cooperazione internazionale sulla base di un progetto presentato al suo ritorno in Francia, nel 1920. Ed inoltre, l’Institut International du cinématographe éducatif che sarebbe sorto a Roma nel 1928, sulla base di un’idea nata in Francia all’inizio degli anni Venti e subito suggerita in un rapporto del luglio 1924 da Luchaire circa “l’emploi du cinématographe dans l’enseignement” e ripresa in Italia dalla propaganda fascista con la creazione dell’Istituto LUCE.
La riapertura dei rapporti con scienziati ed accademici tedeschi modifica anch’essa il rapporto tra Italia e Francia nel campo delle scienze pure ed applicate, e nelle tecniche di comunicazione. Inoltre, la violenza politica che percuote l’Italia tra il 1919 e il 1924, spinge non solo militanti e dirigenti sindacali e politici, ma anche intellettuali ed artisti ad emigrare verso altri paesi, principalmente in Francia, creando un intenso rapporto ed una profonda contaminazione tra le culture e le arti, in particolare visive, dei due paesi, con accenti nuovi nella sperimentazione.
La giornata di studio invita dunque i giovani ricercatori a completare in un quadro cronologico più ampio quanto già avviato negli appuntamenti precedenti, integrando con nuove ricerche e nuovi approcci nel campo storiografico, filosofico e artistico e confrontandosi con giovani colleghi e docenti delle università interessate.