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Raphaël GOLOSETTI
Departement of Archeology, Durham University, UK
Post-doctorat labex TransferS : octobre 2013 à juin 2014
Programme Fernand Braudel IFER - outgoing
Depuis 2017 : Maître de conférences en archéologie de la Gaule romaine à Sorbonne Université
Cultes, politogenèse et mémoire dans le monde gaulois
Principaux résultats scientifiques
Réalisé du 1er février au 31 août 2013, ce séjour a permis tout d’abord de réaliser un inventaire des sanctuaires gallo-romains établis sur des oppidums en Gaule Narbonnaise et ses régions voisines. Le corpus de 44 occurrences est une première étape dans une analyse du phénomène pour l’ensemble de la Gaule. Outre une description des sanctuaires (structures et mobilier), l’accent a été porté sur le contexte d’implantation dans la topographie naturelle mais aussi par rapport au contexte humain de l’implantation en s’intéressant à l’histoire de l’agglomération fortifiée antérieure (oppidum), en cherchant à établir l’ancienneté de l’occupation.
La réalisation de cet inventaire a été possible par le dépouillement d’une abondante bibliographie soit 271 références bibliographiques. Par ailleurs, la présence en Grande-Bretagne a été l’occasion d’enrichir, avec 77 nouvelles références, la réflexion au niveau du conceptuel par les travaux quasi exclusivement anglo-saxons sur la thématique de la mémoire chez les populations anciennes. Il a également été possible d’effectuer un corpus préliminaire des divinités éponymes d’ethnie ou d’agglomérations données par l’épigraphie dans cette même zone. La majeure partie de la documentation bibliographique publiée a ainsi été rassemblée. L’analyse de l’inventaire a été effectuée dans le cadre d’un nouveau post-doctorat en 2013-2014 au sein du Netherlands Insitute for Advanced Study.
Pendant la période de la bourse, j’ai eu l’occasion de présenter une communication issue du postdoctorat précédent à l’université de Bourgogne et intitulée « Conservation, rejet, destruction des statues : premier essai d’analyse de la gestion de la mémoire à l’âge du Fer en Gaule » lors du séminaire « Monumenta, traces écrites et figurées de la mémoire dans l’empire romain » organisé par S. Lefebvre (Artehis, Dijon), à Paris, I.N.H.A., en mars 2013. Cette communication, bien que portant sur des données d’un précédent postdoctorat, restait dans la thématique de recherche menée lors de la bourse Fernand Braudel-IFER / labex TransferS. D’autres communications m’ont amené à réfléchir également sur d’autres questions plus ou moins périphériques : la communication « Les lieux de culte du Sud-Est de la Gaule aux IIIe-Ve s. ap. J.-C. : entre abandon, récupération et réoccupation » [1] a offert l’opportunité d’analyser des données jusqu’ici non exploitées sur les phénomènes de continuité et donc de mémoire des lieux de culte, pour la fin de la période romaine. La participation à un colloque sur l’âge du Fer a soulevé la question de l’ancienneté des sanctuaires des eaux en Gaule. La communication « Les cultes des eaux dans le Sud-Est de la Gaule au second âge du Fer : une aporie ? » [2] a alors insisté sur l’antériorité réelle ou non de nombreux sanctuaires de la période romaine, objet d’un culte à une divinité au nom pourtant « celtisant » [3]. Enfin, mes premiers résultats ont été présentés lors d’une communication « Cult places at former oppida in Southeast Gaul : questions of memory, tradition and identity” dans le cadre des postgraduate seminar series, à Durham University, en juin 2013.
Une contribution à un catalogue d’exposition intitulé Au fil de l’épée. Armes et guerriers en pays celte méditerranéen sous la resp. de B. Girard correspond aussi à une réflexion sur la mémoire en Gaule, plus précisément sur « L’iconoclastie à l’âge du Fer dans le Sud-Est de la Gaule ».
Enfin, une courte période de recherche de terrain a été réalisée par la participation en tant que responsable de secteur sur le sanctuaire de l’âge du Fer puis gallo-romain d’Apollon Moritasgus à Alésia/Alise-Sainte-Reine, sous la responsabilité d’O. de Cazanove (professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), du 20 mai au 7 juin 2013. J’étais notamment chargé de l’étude du sanctuaire gaulois alors que l’origine celtique du sanctuaire des eaux entre pleinement dans le cadre de ma recherche actuelle.
L’ambition a été aussi celle d’une expérience internationale en vue d’une confrontation des concepts et d’une ouverture vers une autre zone d’étude (Bretagne romaine). L’université de Durham, institution d’accueil et un des meilleurs centres en archéologie du Royaume-Uni (RAE 2008 [4]), a renforcé ma collaboration avec un réseau international et permis d’exposer mes travaux. Plus encore, la présence dans cette université de chercheurs ayant déjà mené des recherches sur la thématique de la mémoire chez les populations anciennes offre un cadre privilégié d’échanges, de discussions : en premier lieu, R. Hingley, directeur du Durham Centre for Roman Cultural Studies, S. Semple et T. Moore.
Je suis ainsi soutenu par T. Moore et R. Hingley afin de publier les résultats présentés lors du séminaire organisé à Durham dans le cadre d’une revue anglophone. L’article a été soumis à la revue Oxford Journal of Archaeology et j’en attends l’évaluation prochainement.
[1] Lors du XXXVIe symposium HALMA-IPEL UMR 8164 « La fin des dieux : les lieux de culte du polythéisme dans la pratique religieuse duIIIe au Ve siècle ap. J.-C. (Gaules et provinces occidentales) », organisé par W. Van Andringa, à l’université de Lille 3(27-28mars 2013).
[2] Lors du 37e Colloque international de l’Association Française pour l’Etude de l’Age du Fer Les Gaulois au fil de l’eau organisé par F. Olmer et alii, UMR 5140 Lattes (8-11 mai 2013).
[3] La réflexion sur les questions de continuité/mémoire des lieux de culte a par ailleurs été poursuivie récemment par une nouvelle communication « Dynamiques des paysages religieux du Sud-Est de la Gaule entre la fin de l’âge du Fer et le Ier s. ap. J.-C. ou comprendre les continuités/discontinuités des lieux de culte » lors du séminaire « Villes et campagnes » coordonné par S. Agusta-Boularot et C. Pellecuer (UMR 5149 - équipe TeSAM / Université Paul-Valér) et intitulé « Les lieux de culte en Gaule Narbonnaise », au Musée Henri Prades, Lattes, le mardi 13 novembre 2013.