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Psychanalyser en langues
Intraduisibles et langue chinoise
Barbara Cassin et Françoise Gorog (dir.)
- Crédits : Demopolis
La psychanalyse est, cela au moins est sûr, un travail de parole : on parle, on écoute, on entend ce qu’on entend. En bonne logique, on psychanalyse dans une langue, que parlent l’analysant et l’analyste. Que peut vouloir dire alors : psychanalyser en langues, avec un s ? C’est la question que se sont posée des psychanalystes et des philosophes français et chinois, chinois et français, parfois bilingues ou pratiquant du moins les deux idiomes, et parfois simplement ébahis de ce que la question même leur faisait découvrir. « Une langue, entre autres – et il s’agit là pour nous autant des langues de l’inconscient que des langues dites ’naturelles’ –, n’est rien de plus que l’intégrale des équivoques que son histoire y a laissé subsister ». Cette phrase de Jacques Lacan nous a servi à tous de toile de fond. Pour explorer dans nos pratiques très diverses de psychanalystes et de traducteurs comment un autre et une autre langue, non pas absolument autres mais quand même, nous obligeraient à comprendre moins vite, à accidenter la vérité occidentale, et à éprouver jusque dans nos techniques la « varité » au lieu de la « vérité ».
B. Cassin et Fr. Gorog (dir.). Psychanalyser en langues : intraduisibles et langue chinoise. Paris : éditions Demopolis, 2016, 196 p. ISBN 978-2-35457-099-6