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Fulvia DONATI
Université de Pise (Italie)
Invitée de l’AOrOc – mars 2017
Durant le mois de mars 2017, le labex TransferS, Aicha Malek et Nicole Blanc (AOrOc) accueillent Fulvia DONATI, Professeur à l’Université de Pise (Italie).
Domaines scientifiques d’intérêts
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Décor architectural de l’habitat d’Italie romaine, plus particulièrement en Italie centrale : peinture murale, stuc, mosaïques et sectilia ; aspects techniques et iconographiques
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Polychromie de l’architecture : matériaux (terre, pierre), avec un intérêt particulier pour les usages du verre et des pâtes de verre (inclusions, sectilia, verres à vitre colorés)
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Processus de constitution des collections dans l’Antiquité et à l’époque moderne, à partir de l’exemple du cimetière monumental de Pise et la réutilisation des sarcophages romains au Moyen-Age
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Techniques de reproduction antiques et modernes, formation des gypsothèques modernes
Programme des séminaires
- Séminaire : L’aristocratie sénatoriale et les praedia d’Etrurie septentrionale de l’Antiquité au Haut Moyen Age : la villa des Caecina à San Vincenzino (Cecina -Livorno)
- Jeudi 9 mars 2017, 10h30-12h30, ENS, 45 rue d’Ulm, salle F
- La villa romaine de San Vincenzino – fouillée durant plus de vingt ans par l’Université de Pise – est située sur le littoral, à proximité du fleuve Cecina, en Etrurie du Nord. Elle est connue dans la cartographie sous le nom de Villa Albini, grâce à la tradition antique qui en fait une propriété de la gens d’origine étrusque des Caecina, et en particulier de l’un de ses ultimes représentants, Caecina Decius Acinatius Albinus, figure politique de premier plan, mentionnée par le poète Rutilius Namazianus à qui, en 417 apr. J.-C., il aurait donné l’hospitalité. L’intérêt de ce bâtiment résidentiel, à l’architecture complexe et au mobilier luxueux, réside dans l’extraordinaire continuité de son occupation (50/30 av. J.-C. - 450 apr. J.-C.). A la différence des villas Étrurie du sud (comme Settefinestre), il montre avec évidence la pérennité du système d’organisation territorial et du pouvoir instauré par les élites romaines. Même après l’abandon définitif et la crise enregistrée durant les phases de transition entre l’Antiquité tardive et le Moyen Age, la villa ne perd pas son rôle de plaque tournante régionale avec des formes de colonisation et de productions artisanales qui perdurent pour plusieurs siècles.
- Atelier de travail : Per un corpus della pittura murale romana nell’Italia centrale e insulare. Ricognizione delle attestazioni
- Mardi 14 mars 2017, 14h00-16h00, ENS, 45 rue d’Ulm, salle F
- Séminaire : Peindre avec le verre et le marbre : enquête sur les sectilia et les verres à vitre colorés
- Jeudi 23 mars 2017, 10h30-12h30, ENS, 45 rue d’Ulm, salle F
- Dans le domaine du décor architectural de l’habitat d’époque romaine, nous voudrions attirer l’attention sur l’existence de modules pré-fabriqués en sectile de marbre, constitués de baguettes juxtaposées appliquées sur un fond constitué de fragments de briques : ils appartiennent à des revêtements pariétaux où ils séparaient, à la manière de pilastres et de demi-colonnes, la succession des grands panneaux symétriques. Tout aussi digne d’attention est la marqueterie de verre employée pour décorer les parois ou appliquée au niveau du sol pour revêtir le fond de bassins peu profonds ; elle semble avoir été très à la mode dans l’antiquité tardive. Habituellement retrouvées en fouille sous la forme d’amas incohérents, ces plaquettes en pâte de verre, colorées avec des oxydes ou réalisées selon la technique du millefiori, imitent les marbres et les plus belles pierres semi-précieuses ; découpés en minces éléments de formes différentes, elles sont assemblées pour former des compositions inspirées de la marqueterie. Comme pour les sectilia de marbre, la récupération de certains éléments en connexion a permis d’observer des détails techniques qui trouvent un écho dans les témoignages des auteurs latins (Symmaque, p. ex.). De là l’hypothèse de la préfabrication de ces éléments, montés en panneaux sur des cadres légers en bois auxquels les petites crustae adhéraient au moyen de résines végétales. Cette production trouvait peut-être sa source et ses modèles dans le milieu alexandrin, mais il devait exister d’autres ateliers spécialisés dans le monde italique.
- Atelier de travail : Esperienze e tendenze attuali della musealizzazione archeologica
- Mardi 28 mars 2017, 14h00-16h00, ENS, 45 rue d’Ulm, salle F
Fulvia DONATI est professeur à l’Université de Pise où elle enseigne l’archéologie classique et la muséographie des biens culturels.
Après avoir collaboré à de nombreux chantiers de fouilles, principalement en Italie centrale (villa de Settefinestre, Acropole de Populonia) et en Sardaigne (Nora), elle a dirigé pour l’université de Pise l’exploration archéologique de la monumentale villa des Caecina à San Vincenzino (Livorno), sujet d’une grosse monographie parue en 2012. Ses activités de terrain portent non seulement sur l’étude mais aussi la valorisation des vestiges, en collaboration avec les municipalités et les surintendances pour l’aménagement de musées, la réalisation d’expositions et de parcs archéologiques.
Elle travaille actuellement au corpus des peintures murales d’Italie centrale et d’Etrurie, et dans le cadre d’une enquête plus large sur l’emploi de la couleur dans le décor intérieur hellénistique et romain, elle explore l’usage de « peindre » avec le verre et le marbre.
Elle est responsable scientifique de l’Institution muséale de l’Université de Pise pour la Gypsothèque d’Art antique et membre du Comité International de l’AIPMA (Association internationale pour la peinture murale antique)