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Fernando SANTORO
Université de Rio de Janeiro (Brésil)
Invité du Centre Léon Robin – janvier et février 2013
Le labex Transfers invite en janvier et février 2013 le Professeur Fernando Santoro, de l’Université de Rio de Janeiro, pour huit séances de séminaire avec la participation de Mme Barbara Cassin (CNRS).
Séminaire de l’ « O »
Les sermons de Vieira émouvaient au XVIIe siècle la cour et le peuple portugais. On accourait comme à un spectacle sacré. Vieira : un concertiste de la rhétorique, veilleur des moeurs et stratège politique, oracle baroque des espérances du Portugal, prophète apocalyptique du « Recouvert ». Son écriture a des traits bien contemporains, tel l’usage intensif et à plusieurs niveaux d’éléments signifiants : ainsi de la lettre « O », incarnation du Verbe, ventre de la Sainte Vierge et désir de la Naissance Divine. « Une des plus grandes excellences des Écritures Divines en est n’y avoir ni mot, ni syllabe, même pas une seule lettre, qui soit superflue, ou qui manque de mystère. »
Il s’agira de traduire et de commenter ce sermon, par ailleurs intraduisible, et de préparer ainsi une édition bilingue.
Le séminaire se tiendra aux dates suivantes en salle de séminaire du CEA (ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris) :
Vendredi 11 janvier de 18 à 21h (présentation générale)
Vendredi 18 janvier de 18 à 21h
Vendredi 15 février de 18 à 21h
Jeudi 21 février de 18 à 21h
(le séminaire dure à chaque fois 3h, pour donner le temps d’entrer dans le texte).
Dans le cadre de ce séminaire, une conférence sera organisée le vendredi 22 février de 17h30 à 19h30 en salle des actes sur « Traduction et intraduction ».
Les intraduisibles en philosophie sont les faits de langue qui posent problème pour la traduction, mais sont aussi ceux qui paradoxalement ne cessent pas d’être traduits et retraduits. Cette opération de transposition des intraduisibles est une opération philosophique et poétique à la fois, puisqu’elle ne concerne pas seulement les concepts mais aussi et surtout les mots. Nous l’appelons : « intraduction ». Le mot français est ici calqué sur le mot portugais « intradução » utilisé par les poètes A. de Campos et H. de Campos dans le registre de la poétique du « Concrétisme », mouvement de poésie brésilien initié dans les années 1950, dont les acteurs se sont particulièrement intéressés aux questions de la traduction et à sa réalisation. Soulignons que le préfixe latin « in » n’a pas seulement le sens et la valeur du recul négatif mais aussi de l’entrée dedans (« in » et « intra » qui s’opposent à « ex »), et que les deux sens sont requis, tant pour l’infini et l’indéterminé des intraduisibles qui ne cessent pas de (ne pas) être traduits, que pour le recul à l’intérieur de soi même, l’auto-connaissance qui croît à chaque défi de rapport et de transport dans une autre langue.