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Genèses du texte théâtral en français et diversité culturelle
Journées d’études internationales
4 & 5 juin 2014
Université de Rouen
Institut des Textes et des Manuscrits Modernes (ITEM, CNRS/ENS), Université d’Aix-la-Chapelle, Centre Éditer/Interpréter de l’Université de Rouen, Équipe de Recherche Interdisciplinaire sur les Aires Culturelles de l’université de Rouen
Les études génétiques ont montré toute la malléabilité du texte théâtral, qui apparaît de moins en moins comme un texte édité après le cheminement de ses « brouillons ». Certes, un tel parcours se trouve, dans beaucoup de cas, dans l’écriture des dialogues et des didascalies. Mais le texte théâtral étant destiné essentiellement à être joué, il est aussi retravaillé par les multiples composantes du spectacle : la mise en scène, les contraintes d’un lieu, la personnalité des acteurs, le public auquel il est destiné. Et ce travail même change la nature d’un texte qui sera bien souvent publié après une première série de représentations, faisant de la mise en scène une « critique génétique du texte dramatique », ainsi que Jean-Loup Rivière la définit dans la revue Genesis (n°26, 2005). Le théâtre présente donc par définition des genèses complexes et variées. On adoptera tout d’abord cette première approche purement esthétique, qui permet de définir des « dynamiques de création » différentes.
Les genèses théâtrales montrent par ailleurs comment cet art est éminemment informé par la situation dans laquelle il est créé et les horizons d’attente qui l’entourent, notamment ceux qui tiennent à la culture dans laquelle il est produit. Dans ce contexte, on envisagera cette question : comment l’écriture théâtrale en langue française et ses pratiques varient-elles selon les cultures dans lesquelles elles s’inscrivent ? On s’intéressera autant à ce qui les justifient qu’aux méthodes de création et aux pratiques scénographiques elles-mêmes. On pourra resserrer également la perspective autour de cette question plus spécifique : comment le texte et sa performance évoluent-ils quand le spectacle est joué dans une autre culture que la culture-source ?Selon les indications d’Almuth Grésillon et de Jean-Marie Thomasseau (Genesis, n°26, 2005) on envisagera comme espaces de genèse des éléments multiples : les brouillons des dialogues ou des didascalies, les plans ou textes préalables ; les différents documents ayant trait à la mise en scène : notes préparatoires du metteur en scène, écritures de régie (notes pendant les représentations, schémas et croquis, mises au net finales et livres de conduite) et même les écrits de « l’après-scène » (affiches, programmes, articles de journaux, comptes rendus, interviews), à partir du moment où ils servent de référents à des mises en scène futures. Le cas échéant, on retiendra également les traités sur le théâtre écrits par les dramaturges, quand ils informent les pièces de théâtre à venir.
L’un des objectifs de cette deuxième rencontre est de comparer sur le plan esthétique des pratiques d’écriture du théâtre en langue française ancrées dans des espaces géographiques différents (Belgique, Canada, Caraïbes, Congo, France, Maghreb ...) et de s’intéresser plus particulièrement aux théâtres de l’espace littéraire américain de langue française. Les communications feront l’objet d’une publication aux PURH dans la collection « Franco-Amériques ».